Les brigades antiémeutes ont, de nouveau, investi, hier, les artères de la ville de Bouira en prévision de la marche qui était programmée au centre-ville, à l'occasion de la célébration du 1er yennayer de l'année 2953. Le rassemblement des citoyens prévu devant le stade communal Saïd-Bourouba a été vite dispersé par les nombreux policiers qui se trouvaient sur les lieux de la manifestation. Au lieudit, des groupuscules venant des autres localités berbérophones se formaient avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Devant les administrations et quelques points névralgiques de la ville, des policiers en tenue et des camions antiémeutes étaient là, durant toute la matinée d'hier, prêts à intervenir. Parmi les manifestants qui avaient répondu présent à l'appel de la coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira, se trouvaient de nombreux délégués et animateurs du mouvement citoyen. Au centre-ville, un nombre important de policiers était également déployé afin d‘interdire tout rassemblement. Devant l'incapacité d'organiser la moindre manifestation ou autre action pacifique de protestation, Hakim Kacimi du comité de M'chedellah dira : “En 2003, le pouvoir, fidèle à sa logique de répression, continue à sévir et à interdire toute expression populaire.” Le même délégué soulignera plus loin que “cette action qui a réussi à drainer des centaines de jeunes venus particulièrement de toutes les localités de l'est de la wilaya donnera à coup sûr un nouveau souffle à la coordination de Bouira”. Dans de nombreuses agglomérations situées à l'est de Bouira telles que Raffour, Ahnif, M'chedellah, la grève a été largement suivie, même les administrations et autres établissements étatiques n'ont pas ouvert leurs portes. Dans la même région, il faut signaler que l'activité commerciale était, hier, au ralenti au niveau des localités longeant la RN5 et la RN26 menant vers Béjaïa. En répondant favorablement au mot d'ordre du mouvement citoyen, la population a tenu donc à commémorer la date symbole de yennayer tout en exprimant son soutien et sa solidarité indéfectibles aux détenus du mouvement citoyen. R. S.