C'est ce qu'a déclaré Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Réduire le paiement par cash et encourager le paiement par chèque. Un challenge que l'infrastructure bancaire algérienne pourrait aisément relever selon Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). «Nous avons une infrastructure bancaire qui peut traiter entre 40 et 50 millions de chèques interbancaires en quelques jours», a affirmé M.Benkhalfa, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, en réponse à une question sur la diversification des moyens de paiement. En juillet dernier, le gouvernement avait validé la décision lors d'un Conseil des ministres, selon laquelle, tout paiement d'un montant égal ou supérieur à 500.000 DA doit s'effectuer par chèque bancaire, par carte de paiement ou tout moyen représentant la monnaie scripturale et ce, à partir du 31 mars 2011, soit dans deux mois. De nombreux spécialistes en finances et économie avaient alors fait part de leurs doutes sur la capacité des structures bancaires algériennes quant à la généralisation du chèque comme moyen de paiement. Des doutes que l'intervenant a essayé tant bien que mal de dissiper: «Les banques sont prêtes. Nous sommes en train d'affiner les dispositifs mis en place, mais l'infrastructure permet de doubler le nombre de chèque traités. Aussi, il y a 1500 points sur le territoire national. Le système de paiement par chèque a beaucoup évolué», a-t-il assuré. Plus de 25 millions de comptes existent dans les structures bancaires en Algérie, selon Abderrahmane Benkhalfa. «Ce potentiel bancarisé pourra utiliser plus valablement le chèque et le virement qui est à sa disposition», a-t-il souligné. Ce délégué général de l'Abef a précisé également, que de nombreux opérateurs et ménages viendront se «bancariser» dans le cadre de la politique de bancarisation. «Nous sommes en pleine période de bancarisation et notre marché est en expansion...pour les banques, la technologie et les dispositions sont là. Nous sommes beaucoup mieux de ce qu'on était, il y a cinq ans», a-t-il ajouté. Dans le chapitre du financement des petites et moyennes entreprises par les banques, M.Benkhalfa a assuré qu'il y avait une certaine évolution. «Le montant global de financement accordé par les banques a été en 2010 de l'ordre de 3200 milliards de DA dont 2900 milliards à environ de 250.000 PME, PMI et microentreprises avec un rythme d'évolution de 18%», a-t-il indiqué. Concernant le nombre des entreprises qui ont bénéficié de ce financement, il dépasse, selon l'intervenant, les 250.000 entreprises. «Il y a beaucoup à faire en termes d'accompagnement de ces entreprises et celles déjà existantes à un niveau de compétitivité qui confirmera leur bancabilité», a-t-il dit en évoquant l'annonce faite par l'Exécutif portant sur la création de 200.000 nouvelles PME. Les banques procèdent, d'ores et déjà, au «développement, à un rythme important, du marché du leasing», a-t-il précisé. Questionné sur le fossé existant entre les demandes exprimées et les réponses bancaires, M.Benkhalfa a expliqué que «cela n'est pas dû seulement à des problèmes de capacité de financement. C'est lié à des problèmes de capacité managériale, à l'organisation du marché, à la compétitivité des entreprises, à l'organisation interne de ces entreprises...».