Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia «Le montant global des financements accordés par les banques était de 3 200 milliards de dinars en 2010, dont 2 900 milliards à près de 250 000 PME, PMI et microentreprises, avec un rythme d'évolution de 16%.» C'est ce qu'a déclaré hier matin le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Toutefois, le volume global d'octroi de crédits, de l'ordre de 16%, n'est guère suffisant. «Nous sommes devant l'obligation présidentielle de créer 200 000 entreprises dans les quatre prochaines années. Il y a beaucoup à faire en termes d'accompagnement de ces entreprises et de celles déjà existantes à un niveau de compétitivité qui confirmera leur bancabilité», a-t-il argué, reconnaissant cependant qu'il existe un fossé entre les demandes exprimées et les réponses bancaires. «Mais cela n'est pas dû simplement à des problèmes de capacités de financement, mais à des problèmes de capacités managériales, à des problèmes d'organisation du marché et de compétitivité des entreprises», a-t-il justifié. «Globalement, nous avons évolué jusqu'à 18%. Nous avons actuellement dans les portefeuilles plus de 1 200 milliards de dinars dont le potentiel dépasse les 250 000 entreprises, tous types confondus (PME de première génération, PME de seconde génération et petites entreprises qui deviendront PME)», selon l'invité de la radio. Par ailleurs, il a indiqué que le taux de mortalité au niveau des entreprises est «normal» et «acceptable jusqu'à un certain seuil». «Les banques ne peuvent pas aller dans des secteurs excessivement risqués et imputer la responsabilité des échecs à elles et à leurs travailleurs, alors qu'elle est nationale», a-t-il souligné. «Le tissu d'entreprises PME et PMI est une charge nationale. C'est un vecteur porteur et un facteur dont dépend la croissance économique nationale. Par conséquent, il faut qu'il y ait une synergie complète autour de ce système pour qu'on ait demain un tissu qui porte l'économie du pays», a souligné Benkhalfa. Il soutient que l'accompagnement des PME par des banques a déjà été entamé. «Les banques procèdent actuellement au développement, à un rythme important, du marché du leasing», dira-t-il, relevant aussi l'émergence de sociétés à capital risque et les financements par capitaux propres. Abordant le développement des moyens de paiement, M. Benkhalfa souligne que l'infrastructure bancaire en place est en mesure de traiter entre 40 et 50 millions de chèques interbancaires en quelques jours, ce qui représente entre 300 et 400 milliards de dinars, passant quotidiennement dans le système d'un bout à l'autre du pays. Pour réduire le recours au paiement cash, l'infrastructure permet actuellement de doubler le nombre de chèques traités, souligne-t-il, ajoutant qu'il existe 1 500 points sur le territoire national dotés de moyens de contrôle des soldes.