Les mesures annoncées par le Raïs dans son discours ont plutôt embrasé la rue égyptienne. Très déçus, certes, par le discours du Raïs, les Egyptiens ne sont pas pour autant démotivés ni désarmés. Après une retenue de quatre jours, le président égyptien, Hosni Moubarak, est sorti, vendredi soir, de son mutisme. Jamais secoué par de tels troubles durant toutes ses...30 années de règne, le Raïs était pressé d'intervenir et dire un mot sur la situation, au moment où le bilan des victimes, morts et blessés, ne cesse de s'alourdir. A l'heure où nous mettons sous presse, des échos qui parviennent du Caire font état de 73 morts et plus de 2000 blessés en trois jours de protestation. C'est ainsi, qu'il a fait sa première apparition publique pour annoncer quelques mesures. Comme première démarche politique, le président Moubarak a sacrifié son gouvernement qui lui a servi de fusible. Il a sommé son Premier ministre de déposer sa démission, chose faite dans la mi-journée d'hier. Lors de ce même discours, il avait promis de «nouvelles mesures pour endiguer le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres». Habitués à ce genre de discours destinés à absorber la colère de la société, les Egyptiens ont repris, à la fin de cette intervention, avec les manifestations en dépit du couvre-feu instauré dans les trois principales villes secouées par les émeutes, à savoir le Caire, Alexandrie et Suez. Les deux fils du président égyptien, Gamel et Alaa Moubarak ont quitté l'Egypte dans la soirée d'hier en compagnie de leurs femmes. Selon les informations parvenues du Caire, les deux frères et leurs épouses ont trouvé refuge dans la capitale britannique, Londres. Les signes de la fuite ont été constatés au moment où cette famille a quitté sa résidence au Caire pour rejoindre la capitale londonienne. Citant des témoins, la chaîne satellitaire Al Jazeera, avait confirmé que la famille Moubarak est arrivée à Londres vers 17h, GMT.