Les Sud-soudanais se sont prononcés à 98,83% en faveur de la sécession avec le Nord, selon les résultats, annoncés dimanche, du référendum d'autodétermination. Les chefs d'Etat africains s'attelaient hier à surmonter les derniers obstacles dans la marche du Sud-Soudan vers son indépendance et peaufinaient leur plan de sortie de crise en Côte d'Ivoire, au dernier jour de leur sommet à Addis Abeba. Ils ont, par ailleurs, entendu un réquisitoire cinglant du président de la Commission de l'UA, Jean Ping, à l'adresse du gouvernement fédéral de transition somalien (TFG) pour son absence de résultats à sept mois de la fin de son mandat confié par la communauté internationale. Le chef sud-soudanais Salva Kiir a appelé l'Union africaine (UA), et plus largement la communauté internationale, à entériner l'écrasante victoire du «oui» au référendum d'autodétermination du Sud-Soudan. Les Sud-soudanais se sont prononcés à 98,83% en faveur de la sécession avec le Nord, selon les résultats préliminaires complets, annoncés dimanche, du référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15 janvier. «Nous nous attendons à ce que ces résultats soient confirmés par la communauté internationale, à commencer par cette auguste assemblée», a poursuivi M.Kiir, qui a promis toutefois de respecter le calendrier de l'Accord de paix global signé en 2005 pour mettre un terme à plus de 20 ans de guerre civile entre le Nord et le Sud. Ce calendrier a fixé au 9 juillet l'accession du Sud-Soudan à son indépendance. Le président soudanais Omar El Bechir s'est déjà engagé à reconnaître la sécession du Sud-Soudan, promettant même des relations «fraternelles» avec le nouveau pays, le 193e au monde. Mais si la communauté internationale s'est félicité du bon déroulement du référendum, des problèmes cruciaux demeurent en suspens, comme l'a rappelé le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui s'est dit à Addis Abeba «très inquiet des défis de l'après-référendum» au Sud-Soudan. Avenir de la région contestée d'Abyei (où un référendum local reste à organiser), partage des ressources pétrolières, démarcation des frontières ou encore citoyenneté, ont été ainsi abordées hier au cours d'une réunion tripartite UA, ONU et Igad (organisation regroupant six pays d'Afrique de l'Est). «Le président Bechir a tenu ses promesses. La communauté internationale doit porter à son crédit le bon déroulement du référendum. Nous attendons désormais qu'elle nous apporte son assistance, et n'oublie pas le Nord», a indiqué une source diplomatique soudanaise.