La jeunesse qui est la force vive de la nation a besoin d'une grande idée, a rappelé l'orateur qui a livré quelques pistes pour résoudre certains problèmes et intégrer les jeunes dans la société. Il ne s'agit point là des fameuses paroles de Martin Luther King «J'ai fait un rêve! (I have a dream)» mais de la docte analyse de l'expert algérien en économie, le Dr Abdelhak Lamiri, qui est également P-DG de l'Insim (Institut international de management). Ce dernier estime que l'Algérie, nation et société, a plus que jamais besoin de vision pour pouvoir évoluer, sortir de l'ornière et figurer parmi les pays émergents qui marquent leur époque par leur réussite économique. A l'en croire, certains phénomènes sociaux, comme celui très inquiétant des harraga, outre qu'il soit «l'affaire de tous», pourrait très bien être jugulé si l'on venait à donner aux jeunes Algériens un idéal, un but à long terme, c'est-à-dire une projection dans l'avenir, le leur et celui de leur pays, sur vingt ans au moins. En effet et à la faveur d'une conférence de presse abritée par le quotidien d'information arabophone El Châab, l'orateur a alerté quant aux dangers que génère le fonctionnement sur des échéances ridiculement courtes, c'est-à-dire dont l'horizon ne dépasse guère les trois ans! Articulant sa communication sur le thème central de la problématique de la formation en Algérie, le conférencier a invité les plus hautes autorités du pays à prendre les meilleurs exemples de réussite dans le monde, à l'instar de la Chine, le Vietnam ou la Malaisie, dont l'éveil est notable. Insistant sur l'importance de revoir les fondements de la formation, de la maternelle à l'université, en passant par la formation professionnelle, il a particulièrement insisté sur la nécessaire création d'une institution stratégique qui puisse réunir le must de la matière grise nationale, afin d'orienter la politique de l'Etat dans les différents secteurs d'activité. Ce cerveau collectif ou société d'éminences grises rassemblerait quelque 600 experts attitrés et fédérerait alors les choix décisifs du gouvernement. «L'Ukraine est le parfait mauvais exemple en matière de fonctionnement stratégique car ce pays est régi par une noria de sous-secteurs où la décision est prise en aparté et dessert finalement l'efficacité», a-t-il étayé. «Rien n'advient sans planification et seul le schéma de gestion, tel que je le décris, permettrait d'instaurer un changement radical et de prétendre à des lendemains meilleurs, a-t-il encore laissé entendre.» Pour pouvoir prétendre à l'essor qu'il souhaite, un Etat est censé exploiter toute l'intelligence d'excellence dont il dispose et s'ouvrir à toutes les organisations comme les ONG, les partis politiques, les syndicats, voire même l'audit externe. Le Dr Lamiri s'est ensuite longuement étalé sur d'autres problématiques comme celle de l'emploi ou celle de la création d'entreprises dans notre pays. Le taux de création d'entreprises PME est l'un des plus faibles au monde, a-t-il expliqué, chiffres à l'appui. D'après son analyse, en dépit de colossaux moyens que les pouvoirs publics mobilisent pour aider à la création d'entreprises, la matérialisation de ces dernières demeure très en deçà des normes universellement admises, a-t-il expliqué: «70 PME pour 100 000 habitants est un taux qui n'honore pas la volonté de l'Etat à soutenir la création de l'emploi par le biais de l'entrepreneuriat. La moyenne admise étant de 350 PME pour 100.000 habitants par an» a-t-il fait savoir en recommandant la mise en place de pépinières pour accompagner ce type d'investissement.