Leurs représentants exigent de prendre connaissance du nouveau texte de loi et du temps nécessaire pour l'étudier. Exclusion et manque de concertation. Tels sont les raisons qui ont été exposées, hier, par des organisations syndicales du secteur de la santé pour expliquer leur retrait de la Conférence nationale sur le projet de loi sur la santé organisée par la tutelle et qui devra se clore aujourd'hui. «Les syndicats autonomes sont complètement ignorés alors qu'ils sont les plus représentatifs», a indiqué Mohamed Yousfi, le secrétaire général du Syndicat nationale des praticiens spécialistes de la santé publique qui s'est exprimé lors d'une conférence animée conjointement avec les représentants du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), du Syndicat des professeurs de la santé et du Conseil de l'ordre des médecins. «On demande à ce que ce projet de loi soit soumis à concertation et qu'on nous donne le temps nécessaire pour l'étudier», a souligné M.Yousfi. «Car sans nous, il ne sortira rien d'intéressant», a-t-il ajouté. Les syndicalistes n'omettent pas la nécessité de revoir les textes en vigueur dans le secteur de la santé. Ces derniers ne correspondent plus à la réalité du terrain. Toutefois, ces textes doivent être conçus en collaboration avec les partenaires sociaux de la tutelle. «La démarche du ministère de la Santé exclue toute concertation», a affirmé le Dr Merabet du Syndicat national des praticiens de la santé publique. «Nous avons été appelés pour accomplir un rôle de figuration», affirment-ils. «On nous invite et nous demande de cautionner un projet de loi qu'on n'a toujours pas vu», ajoutent-ils. Les intervenants assurent également ne pas comprendre l'attitude du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès concernant cette question. D'autant plus que le nouveau projet de loi sur la Santé est prêt depuis octobre dernier. Seul le Syndicat des professeurs de la santé a pu obtenir un exemplaire de la loi en question. «On nous a donné un exemplaire tout en nous demandant de ne le dire à personne», a indiqué Nasreddine Djidjli. Pour lui, les autres organisations syndicales devaient avoir le projet de loi entre les mains lors de l'inauguration de la conférence. Chose qui n'a pas été faite. Les représentants des syndicats autonomes invités par le ministère de la Santé n'auront droit qu'à un QCM et seront conviés à assister, individuellement, à des ateliers dont les responsables ont été préalablement désignés par le ministère. Questionné sur les points essentiels de la nouvelle loi sur la santé, M.Djidjli précise: «Je ne peux pas parler d'un texte qui n'a pas encore été soumis au débat... tout ce que je pourrais dire c'est qu'il y a beaucoup d'articles qui ne correspondent pas à la réalité du terrain.»