Le torchon brûle entre le Syndicat et le ministre de la Santé. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine soutient mordicus qu'il y a pénurie de médicaments en Algérie. «Il y a rupture de stock de 230 médicaments dont 175 indispensables sur le marché national», a averti, hier, Fayçal Abed, porte-parole du Snapo, en marge de l'ouverture de la Conférence nationale sur la politique de la santé et de la réforme hospitalière. Cette conférence s'est tenue au Palais des nations, à Alger. Il a mis l'accent sur un autre point. «Toutes les pilules sont absentes», a-t-il révélé. M.Abed est allé plus loin. Il s'est interrogé sur la persistance de cette pénurie alors que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'est engagé récemment, à l'endiguer. Le torchon brûle entre le Snapo et Ould Abbès. Ce dernier rejette d'un revers de la main toute allusion sur la pénurie des produits pharmaceutiques. «Ceux qui parlent de la pénurie de médicaments fabulent. Il veulent vous induire en erreur», a-t-il lancé à l'adresse des journalistes, lors d'un point de presse animé en marge des travaux. Le Snapo ne l'entend pas de cette oreille. «Le problème de cette rupture se pose avec acuité», a tranché M.Abed. Il a également abordé un autre volet: la marge bénéficiaire des pharmaciens sur les produits. «Cette marge a été arrêtée par décret en 1998. Depuis, elle n'a pas connu d'augmentation», a-t-il dénoncé. M.Abed a rappelé que le Snapo milite pour la prise en charge de ce dossier depuis 10 ans. «Nous n'avons eu aucune réponse du ministère à ce jour», a-t-il regretté. Autre point de discorde: le budget réservé pour l'importation des médicaments. «Il y a 2 milliards d'euros alloués pour l'importation des médicaments. Qu'est-ce qui explique ce manque flagrant?», s'est-il interrogé. Explication de M.Ould Abbès. «Nous abordons une nouvelle phase qui lie l'importation à l'investissement», a-t-il réitéré. Le ministre a rappelé l'objectif qui est de booster la production nationale. «Nous devons couvrir 70% des besoins du marché à l'horizon 2014», a-t-il signalé. Il a également, abordé la question liée aux médicaments interdits de commercialisation, à l'instar du Mediator accusé en France d'être à l'origine de la mort de 500 personnes. «Nous ne sommes pas touchés par le Médiator, car il n'est pas commercialisé chez nous», a-t-il rassuré. Il a, en outre, annoncé l'acquisition de trois appareils sophistiqués pour le contrôle de la qualité des médicaments importés par l'Algérie. Le ministre a relevé le retard enregistré dans la réalisation de 173 structures sanitaires. Il a également souligné que 3000 appareils médicaux restent inutilisés au niveau des centres de santé, à l'échelle nationale. En somme, la conférence doit sortir avec des résolutions qui puissent prendre en charge tous ces dossiers.