Pour son jubilé, une cérémonie aura lieu demain en l'honneur de ce maître de la musique classique algérienne. A l'occasion de l'hommage qui sera rendu demain au grand artiste Sid Ahmed Serri, pour ses cinquante ans d'enseignement de la musique andalouse (1952-2002) un point de presse, en présence du maître et de ses disciples, a eu lieu mercredi dernier à la salle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth. Sid Ahmed Serri revisitera son parcours en évoquant «ses débuts artistiques et son engouement précoce pour la musique malgré les tabous et les préjugés en usage à l'époque au sein des familles». Il narrera sa volonté tenace, sans cesse renouvelée, de conserver notre patrimoine musical, cet art qu'est la musique andalouse. Un héritage qu'il a récupéré durant plusieurs années et qu'il a fini par enregistrer grâce à de fervents défenseurs de cette musique. «Le temps n'a pas compté pour lui», dit-on. Ainsi Ahmed Serri a passé une bonne partie de sa vie à répertorier, classer puis enregistrer quasiment tout le patrimoine musical andalou. Son livre paru en 97 - accompagné de 45 CD - a vite été épuisé. «Tout ce qui a été publié dans le recueil a été enregistré en dépit de tous les obstacles rencontrés», affirme Sid Ahmed Serri. Compte tenu de son épuisement, l'Enag révèle-t-il, a pris à son compte sa réédition avec un CD qui sera sur le marché incessamment tout comme un autre enregistrement daté de 1998 et confectionné en France faute de moyens à l'époque. Très mal distribué, il va être bientôt sur le marché .«C'est ça le travail de conservation du patrimoine. Ce sont des textes dont la mélodie existe», confie le grand maître de la musique andalouse. Insistant sur l'absence de ce riche document dans nos librairies et la nécessité de le renouveler, M.Sid Ahmed Serri dira qu' «il n'y a que l'Etat qui doit le prendre en charge pour le mettre à la disposition du large public». A ses côtés, un Marocain, Dris Saraï, docteur d'Etat en chimie mais surtout, un fan, un mordu de notre musique. Ce dernier a tenu à être présent pour exprimer toute sa joie, son admiration pour Sid Ahmed Serri qu'il qualifie d' «étoile lumineuse dans...l'univers musical arabe et maghrébin de façon générale». Dans la même lignée que Mohamed Fetahi, Dahmane Ben Achour, Sfindja, Abdelkrim Dali et bien d'autres encore, Sid Ahmed Serri a tenu par son travail à perpétuer ce patrimoine musical et l'offrir aux générations futures à travers tout le pays, reconnaît ce Marocain, fier du parcours artistique du voisin méditerranéen. «Son talent riche et productif a porté ses fruits, la preuve, tous ses disciples continuent à persévérer dans cette voie musicale. L'orateur a également mis en exergue la «vitalité» de cette musique citant le nombre de festivals, séminaires et concerts consacrés à ce genre musical. Un genre très prisé par la télévision algérienne qui possède dans ses archives un ensemble de Laroubi préservé de tout endommagement et perte. «Notre maître de la musique classique algérienne a introduit quelques touches tlemcéniennes dans la musique andalouse algéroise», a-t-il indiqué. Un brillant échange qui sera récompensé demain à la salle Ibn-Zeydoun.