Comme il fallait s'y attendre, le rassemblement auquel a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie a été réprimé hier. Un impressionnant dispositif de sécurité, a été mobilisé à cet effet, a cerné tôt le matin d'hier, la place du 1er-Novembre et ses alentours. Environ une quarantaine d'interpellations ont été opérées après que tous les manifestants eurent, avant même d'accéder à la place d'Armes, été délestés des banderoles et pancartes. Au total, ce sont, selon des sources bien informées, une quarantaine de personnes qui ont été interpellées. Les hommes des médias et des syndicalistes, fort présents dans le rassemblement, n'étaient pas en reste. En effet, les journalistes du Soir d'Algérie, du Quotidien d'Oran, Liberté ont été malmenés tandis que celui d'El Khabar, a été interpellé et conduit, en compagnie de plusieurs autres manifestants, dont le syndicaliste Kaddour Chouicha et son fils, dans les locaux des VIIIe et VXIe arrondissements des sûretés urbaines. «Les manifestants seront auditionnés et relaxés sans risques de poursuites judiciaires», indiquent plusieurs sources. La présidente de l'Association des femmes algériennes revendiquant leurs droits, Fatma Boufenik, s'est, en raison des heurts, évanouie plusieurs fois. Pour leur part, plusieurs photographes de presse ont vu leurs appareils confisqués alors que la chasse aux vidéos portables, prises par les curieux et les férus de l'Internet, a été déclenchée dès les premières minutes qui ont suivi la répression du rassemblement. Tout a commencé vers 11h. Les manifestants se sont regroupés, comme prévu, à la place du 1er-Novembre. Au départ les présents n'ont pas cédé avant d'être chassés laissant la place aux partisans du pouvoir qui ont, à leur tour, pris le relais. Les manifestants tentent de se replier dans la grande place de la Cathédrale. Ils ont tenté, sans pour autant y parvenir, de desserrer l'étau constitué des policiers déployés dans tous les alentours de la place d'Armes. «Notre action est pacifique, laisse-nous exprimer librement nos revendications, les policiers sont nos frères», a réclamé un manifestant. Et un policier de lui répliquer: «Les rassemblements sont interdits, votre démarche n'est pas autorisée, nous ne faisons qu'appliquer les instructions.» Le rassemblement d'hier a duré environ une heure.