L'on s'attend ainsi à une avalanche de décisions qui bousculeront la vie politique nationale et apaiseront la situation sociale. Cette semaine s'annonce déterminante. Le paysage politique pourrait connaître un grand chamboulement qui mettra fin au suspense ambiant. Le président de la République est vivement attendu pour s'exprimer sur la situation du pays. Selon une source gouvernementale, le chef de l'Etat va briser le silence et adressera un discours à la Nation. «Le président de la République prépare une sortie médiatique consistante avant la fin de la semaine», nous confie la même source. Cette sortie interviendra probablement, indique notre source, à l'occasion du 24 février, date de la nationalisation des hydrocarbures. Cette sortie très attendue dans les milieux politiques, suscite déjà beaucoup d'intérêt et d'espoir en ce sens qu'elle apaisera sûrement la tension qui pèse sur le pays depuis quelques semaines. L'information fait «rage» déjà dans les coulisses des institutions et des QG des partis politiques. Que dira le Président? Mettra-t-il fin au suspense? s'interrogent de part et d'autre les acteurs de la scène politique. De toute évidence, il est attendu qu'il fasse plusieurs annonces notamment la mise en application des mesures décidées lors du dernier Conseil des ministres. Les acteurs de la scène politique guettent le moindre signal en gardant les yeux braqués sur le palais d'El Mouradia. Ce qui est sûr, c'est que le chef de l'Etat ne se contentera pas d'un simple discours. Bien au contraire, il apportera beaucoup de propositions en mesure d'absorber la colère sociale. L'on s'attend ainsi à une avalanche de décisions qui bousculeront la vie politique nationale. Si le Président a mis du temps pour s'exprimer, ce n'est pas pour rien. M.Bouteflika veut apporter des réponses claires aux attentes des citoyens. Devant la multiplication des mouvements de protestation à travers le pays, le chef de l'Etat va certainement donner des gages aux citoyens mécontents. Chômeurs, paramédicaux, enseignants, étudiants et même les gardes communaux, tous seront concernés. Aucun secteur ne sera mis aux oubliettes. Des changements seront annoncés même sur le plan politique. Le président veut annoncer en personne la levée de l'état d'urgence. «La sortie médiatique du président se veut comme une véritable révolution», prétend notre source. D'ailleurs, plusieurs ministres ont assuré que la levée de l'état d'urgence interviendra dans les jours à venir. M.Medelci avait annoncé lundi dernier, que l'état d'urgence sera levé dans les tout prochains jours. Une déclaration certifiée deux jours après par le Premier ministre. M.Ouyahia a déclaré, lors de la réunion de l'Alliance présidentielle tenue mercredi dernier, que l'état d'urgence sera levé avant la fin du mois en cours. Des propos qui donnent un avant-goût de ce que dira le chef de l'Etat dans son discours à la Nation. Comme il l'avait promis récemment, il décrétera la levée de cette mesure, une revendication vivement réclamée par l'opposition. Devant la pression des pays étrangers et la détermination de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie à braver toute appréhension ou crainte, le président va prendre tout le monde de court en annonçant la levée de cette décision. Le chef de l'Etat avait déclaré, lors de son dernier conseil, que l'état d'urgence sera levé dans un avenir proche. Il a même chargé le gouvernement d'élaborer les textes législatifs portant sur la levée de l'état d'urgence. Il n'y a pas que l'état d'urgence. Plusieurs chantiers sont engagés sur le plan économique et social. Les états-majors sont complètement mobilisés pour dérouler le tapis au chef de l'Etat. Des réunions intenses sont tenues quotidiennement au sein de la chefferie du gouvernement pour accélérer l'examen des dossiers. «Des conseils interministriels s'étalant sur plusieurs heures sont tenus en présence du représentant du président de la République Abdelaziz Bouteflika», précise la même source. Ministres, walis et chefs de daïra, toute la hiérarchie est rappelée à l'ordre pour mettre sur rail et matérialiser les décisions prises par le chef de l'Etat. Ce dernier veut aller au-delà de l'effet d'annonce en apportant du concret dans son discours. L'emploi, le logement, le pouvoir d'achat sont les chantiers privilégiés dans l'action de l'Exécutif. Ebranlée par le malaise social, l'équipe Ouyahia a multiplié ces derniers temps ses recettes anti-contestation. Dépénalisation de l'acte de gestion, document 12S, report de l'obligation de paiement par chèque de tout montant dépassant les 500 millions de centimes, suspension de la chasse lancée contre les marchands à la sauvette sont entre autre les différentes mesures à propos desquelles le gouvernement s'est rétracté.