Des centaines de gardes communaux se sont rassemblés, hier, devant l'APN. Après Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Sétif, El Tarf, Constantine et Sidi Bel Abbès... les agents de la garde communale investissent la capitale. Ils ont organisé, hier, un rassemblement devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Des centaines de gardes communaux étaient au rendez-vous pour dénoncer le mépris, l'ingratitude et l'humiliation qu'ils subissent. «Après avoir servi le pays pendant les années du terrorisme, ils nous proposent aujourd'hui de travailler comme des agents de sécurité», tonne Ahmed. La reconversion des agents de la garde communale en agents de sécurité ou agents d'entretien dans les administrations à l'occasion de la dissolution de ce corps paramilitaire, est au coeur de la contestation. Après tous «les sacrifices consentis pendant les années 1990», les gardes communaux considèrent ce changement de statut comme étant une terrible humiliation. Ils étaient nombreux à montrer à la presse mais aussi aux nombreux agents de sécurité dépêchés sur les lieux, les cicatrices des années noires du terrorisme en Algérie. «Nous avons protégé le pays», clame Saïd qui affirme avoir commencé ce travail à l'âge de 18 ans. Le versement des indemnisations relatives aux journées et aux heures supplémentaires figure également parmi les revendications de ces protestataires. «On baptise des stades du nom des policiers, des marchés du nom des gendarmes, le militaire n'en parlons pas...mais le garde communal, on ne daigne même pas baptiser de son nom des toilettes publiques», crie un manifestant en évoquant le manque de considération vis-à-vis de leur corporation. Une corporation qui a pourtant consenti de nombreux sacrifices au moment où le pays était à feu et à sang. «Moi, mon fils ne me connaît pas, vous savez. Je travaille vingt jours pour avoir un congé de deux jours», raconte-t-il. «Moi aussi je suis un homme comme ce policier que vous voyez là devant vous, pourquoi on ne nous intègre pas dans la police», ajoute-t-il.