Tandis que le P-DG de Saidal, Boumediene Derkaoui, saisit la justice, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès prend la décision d'interdire toute importation des équivalents du Rhumafed de Saidal. Depuis quelques jours, une sournoise campagne est menée par des cercles occultes contre un médicament phare de l'entreprise nationale Saidal, fleuron de l'industrie pharmaceutique algérienne. De quoi s'agit-il. D'un médicament, le Rhumafed, classé dans les antigrippaux, très connu des praticiens et même des malades pour réduire l'abondance de l'écoulement nasal. Un médicament sous forme de comprimés. C'est un produit phare de Saidal qui en produit chaque année quelque 2,5 millions d'unités. Ce médicament se présente sous forme de plaquettes contenant plusieurs comprimés. Chaque plaquette est composée dans son côté pile d'une feuille d'aluminium, sur laquelle est imprimé le nom du médicament, qui permet, sur simple pression du doigt, d'extraire un à un les comprimés. Ne voilà-t-il pas qu'une erreur de rouleau d'alu mis sur la machine a eu lieu au moment du conditionnement. Au lieu du rouleau portant l'inscription «Rhumafed», c'est un rouleau d'alu portant inscription «Cardital» qui a servi au conditionnement de 500 boîtes sur un lot de 10.000 boîtes de comprimés Rhumafed. Pourquoi 500 boîtes sur 10.000? Une erreur technique a eu lieu. Toute l'explication tient en ces quelques lignes. Mais ne voilà-t-il pas que des mains maléfiques s'emparent de quelques boîtes parmi les 500 comportant l'erreur pour lancer via Faceebook et le SMS une véritable psychose chez les malades. Une cyber-agression faisant dans l'amalgame pour affirmer que Saidal a servi du «Cardital» (produit prescrit pour certaines maladies cardiaques) aux malades de la grippe. Et que le résultat, selon ces mêmes agresseurs, aurait conduit à la mort de deux personnes au moins. Ce qui est bien sûr un mensonge criminel qui relève de l'atteinte à la sécurité nationale et au trouble à l'ordre public avant d'être un mauvais coup commercial porté à une industrie. L'intention de créer la panique chez les citoyens est ici incontestable. Quant à l'intention de porter préjudice à l'image de marque de Saidal, ceci se passe de commentaire. Mais pourquoi c'est archifaux? Nous avons vu plus haut que c'était seulement la feuille d'aluminium qui était erronée. Tout le reste c'est-à-dire, la boîte, la vignette, la notice, le comprimé lui-même, tout, absolument tout, était en rapport avec le médicament Rhumafed. Donc, quand on prend une boîte de Rhumafed et que celle-ci renferme des comprimés de Rhumafed même s'il y a eu erreur sur l'inscription sur la feuille d'alu de la plaquette, c'est toujours un médicament contre la grippe que prend le malade. Le pire c'est qu'aucune des 500 boîtes n'a été servie aux malades. Pour la simple raison que les pharmaciens ne les avaient pas encore réceptionnées et que tout le lot de 10.000 boîtes comme expliqué plus haut, n'était pas encore sorti du circuit de distribution. Il se trouvait, dans sa totalité, encore stocké dans le centre de distribution de Saidal à Batna quand les responsables de l'entreprise se sont rendu compte de l'anomalie et ont retiré le lot. Déduction: la «fuite» est partie du centre de distribution, pas des officines ou des malades. Qui en sont les auteurs? On le saura sûrement puisque le P-DG du groupe Saidal, Boumediene Derkaoui, a annoncé, hier, au cours d'une conférence de presse, que la justice sera saisie. D'autant que les expéditeurs des SMS sont identifiés. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a tenu à être présent à cette conférence. Prenant la parole, il a, non seulement, encouragé le P-DG de Saîdal à saisir la justice face à ce délit extrême mais en plus, il a annoncé, publiquement, avoir pris la décision d'interdire toute importation d'un quelconque équivalent du Rhumafed que Saidal produit en quantité suffisante pour couvrir nos besoins. Voilà pour le mauvais coup commercial projeté contre Saidal. Reste qu'en cette période très sensible politiquement, agir pour créer le mécontentement populaire et inciter à la contestation est nettement plus grave. L'affaire est politico-financière. Nous vous promettons de la suivre!