Deux joueurs qui ont un rôle très important au sein de leurs équipes respectives. Samuel Eto'o face à Franck Ribéry, c'est le buteur pur contre le perforateur de défense, le Camerounais en pleine forme contre le Français trop blessé, bref, tout oppose deux des grandes stars du duel Inter Milan-Bayern Munich, 8es de finale aller de la Ligue des champions, ce soir. Lion Indomptable contre Lion de Bavière. Le premier a beaucoup rugi, marquant 30 buts cette saison, en comptant ceux avec le Cameroun, le second traîne la patte, de blessure en blessure, et n'a pas encore rejoué en équipe nationale. Eto'o réussit une de ses plus belles saisons, il est le meilleur buteur de la C1 (7 buts), a marqué 15 fois en Serie A et même au Mondial des clubs. Il n'a cependant pas marqué depuis trois matchs, pour la première fois depuis août. «Francky», lui, part de plus loin. Après une phase aller amputée de deux mois (septembre-novembre) par une blessure à la cheville droite, après une grosse frayeur (entorse du genou gauche) lors du match de reprise mi-janvier, Franck Ribéry vient d'enchaîner deux matchs de Championnat d'Allemagne de très haut niveau. Il est très affûté physiquement, toujours aussi rapide et efficace dans les dribbles et a retrouvé la facilité et l'insolence (sur les terrains!) qui l'avait déserté lors de sa terrible année 2010. Eto'o est un des leaders du vestiaire, c'est lui qui a le premier lâché dans la presse quelques pistes pour expliquer le départ de Rafael Benitez à Noël: l'entraîneur n'avait plus autorité sur le groupe. Avec son impressionnant palmarès (3 C1, deux Coupes d'Afrique, un titre olympique, trois fois champion d'Espagne et une fois d'Italie, Mondial des clubs...), le «Roi Lion», comme l'appellent les tifosi, fait autorité. Mais il évite beaucoup les médias, surtout italiens, qui à son goût se penchent trop sur sa vie privée. Ribéry, associé à Arjen Robben, de retour lui-aussi de blessure, est également le principal atout du Bayern, équipe qui ne fait plus peur à personne en l'absence de «Robbery». Ribéry, qui refuse depuis l'affaire Zahia tout contact avec la presse française, a entrepris une campagne de reconquête. Francky a fait d'énormes progrès en allemand, ce qui se traduit sur le terrain et dans les vestiaires par des prises de parole plus fréquentes. Le Camerounais fait tout, buteur, passeur, et même actif en premier rideau défensif, comme il le faisait l'an dernier sous José Mourinho. Mais c'est dans le rôle du buteur qu'il s'est le plus distingué. La saison blanche et sèche traversée par Diego Milito, chroniquement blessé (et absent contre le Bayern), a fait d'Eto'o l'attaquant numéro un de l'Inter, le plus souvent aligné en pointe. Ribéry a un rôle de dynamiteur qu'il remplit à merveille ces dernières semaines, très précieux pour ses centres. Seul bémol, «Kaiser Franck», suspendu pour la finale 2010 perdue contre l'Inter (2-0), n'a pas encore retrouvé son efficacité devant les buts avec seulement deux buts en 15 apparitions en Bundesliga. A la grande satisfaction de Louis van Gaal avec qui les relations longtemps conflictuelles semblent s'être normalisées, Ribéry participe désormais quasi systématiquement au travail de récupération du ballon, voire de défense.