«La décision de mettre un terme à la grève a été prise à l'unanimité par les membres du conseil national. A l'issue de son conseil national, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a sursis, hier, à son mouvement de grève lancé le 8 février. «La décision de mettre un terme à la grève a été prise à l'unanimité par les membres du conseil national», a déclaré hier le secrétaire général du syndicat, Lounès Ghachi. Après avoir pris acte du compte rendu portant engagement officiel du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, «le syndicat a fait appel à l'ensemble des paramédicaux en vue de reprendre le travail dès aujourd'hui», a souligné le même responsable. Les engagements du département de Djamel Ould Abbès ont trait à la promulgation du statut particulier et la réintégration des six syndicalistes suspendus. Le syndicaliste a fait savoir qu' «un délai de 15 jours à un mois est accordé à la tutelle avant la concrétisation de l'engagement relatif à la promulgation du statut particulier». Pour rappel, le corps des paramédicaux compte plus de 90.000 travailleurs répartis sur 23 spécialités. Sur un autre plan, le Syndicat algérien des paramédicaux prendra part aujourd'hui, à la réunion de l'Intersyndicale. A l'instar des cinq autres syndicats, le SAP, selon son secrétaire général, «rejette la démarche unilatérale du ministère de la Santé qui est accusé de faire cavalier seul sans la consultation du partenaire social». Pour rappel, les représentants du SAP ont eu une réunion jeudi dernier au ministère, présidée par le ministre Djamel Ould Abbès. «Il y a eu satisfaction de nos revendications de la part du ministre qui s'est engagé à régler les problèmes soulevés», avait-il annoncé à la sortie de la réunion. Un procès-verbal conjoint sur les engagements du ministère concernant les doléances des paramédicaux a été signé. Dans un communiqué récent, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que les représentants des paramédicaux, des biologistes et des sages-femmes avaient été informés de l'adoption de décrets et de mesures concrètes de formation, notamment relatives à leur statut. C'était une des revendications des paramédicaux qui voulaient également une revalorisation des salaires et la réintégration de six camarades «suspendus pour être des syndicalistes». Une série de grèves a été déclenchée ces derniers jours dans certains secteurs régis par le statut de la Fonction publique, notamment la justice, le secteur universitaire et scolaire. Les cinq syndicats représentant toutes les catégories du corps médical et paramédical, auxquels s'est joint le Conseil national de l'Ordre des médecins, ont fait, en effet, une véritable démonstration de force, le mercredi dernier, lors du rassemblement organisé à l'hôpital Mustapha-Pacha. Dans ce qui semble être un rapport de force engagé avec le ministère de la Santé, les syndicats ont indubitablement réussi leur démonstration..Pas moins de deux mille personnes ont ainsi répondu à l'appel lancé par le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales, le Syndicat national des maîtres assistants, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, le Syndicat national des praticiens de la santé publique, le Syndicat des paramédicaux ainsi que le Conseil de l'ordre des médecins et ce, pour marquer solennellement le rejet de la «démarche unilatérale» du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière auquel on reproche de faire cavalier seul. Concernant l'élaboration du projet de loi cadre sur la santé, Djamel Ould Abbès a réussi le tour de force de coaliser tous les syndicats contre son projet. Les protestataires, notamment les paramédicaux qui sont en grève depuis le 8 février dernier, étaient venus de l'ensemble des régions du pays.