En grève illimitée depuis jeudi dernier, les paramédicaux qui maintiennent toujours leur mouvement seront fixés sur leur sort demain. Une délégation du Syndicat national des paramédicaux (SAP) sera reçue au ministère. «La mobilisation est toujours de mise», nous a déclaré hier Lounès Ghachi, secrétaire général du SAP, soutenant que la balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics. «Le ministère va nous recevoir demain», a-t-il indiqué, précisant que le syndicat a toujours été favorable au dialogue. «Nous allons tenir une réunion du Conseil national à l'issue de cette audience», ajoutera notre interlocuteur tout en précisant que seules les décisions de la tutelle, «c'est-à-dire une réponse positive à l'ensemble de nos revendications», peuvent changer la donne. Celles-ci s'articulent notamment autour du statut particulier dont les paramédicaux demandent la promulgation immédiate, l'intégration dans le tableau A catégorie 11 du personnel paramédical, l'intégration de la formation paramédicale dans le système LMD et la réintégration des six fonctionnaires suspendus. «Nous voulons du concret sinon rien», avertit M. Ghachi qui «exige» d'ores et déjà «un engagement écrit de la tutelle». En réponse à notre question sur la grève qualifiée par la tutelle «d'illégale», notre interlocuteur a rappelé que son syndicat est agréé et jouit de tous les droits que lui confère la loi dont il a suivi toutes les démarches avant de d'entamer la grève. Il s'interrogera dans ce sillage sur les intentions du ministère qui tente de minimiser sa portée. «La grève, je le rappelle, est suivie à 90% sur l'ensemble du territoire national», affirme Lounès Ghachi, tout en démentant les affirmations de la tutelle selon lesquelles les revendications des paramédicaux sont prises en charge. Dans un communiqué rendu public, le ministère, estimant le taux de suivi de la grève à 10,02%, avait précisé que la justice a déclaré la grève illégale. Les menaces de ponctions sur salaires pèsent ainsi sur les protestataires. «Si nous ne représentons rien, pourquoi alors nous appeler au dialogue ? fait remarquer M. Ghachi, rappelant que «ces menaces n'entament en rien notre détermination». Le dialogue souhaité par les paramédicaux «doit être sincère et sans démagogie», rappelle notre interlocuteur. L'issue du mouvement en dépend grandement.