Les forces combinées de l'ANP ont lancé, depuis 48 heures, une vaste opération de ratissage dans les zones boisées de Stamboul, Chorfa et Boukanoun. Ces opérations découlent d'une nouvelle stratégie de lutte antiterroriste, décidée par le commandement de l'armée résolu à nettoyer la région des terroristes encore en activité. Partant de certaines données et de renseignements récoltés, l'ANP a mis sur pied sa stratégie qui vise 3 objectifs: débusquer les réseaux dormants de soutien, harceler les groupes armés, réduire leur capacité de nuisance, les éliminer et raviver la vigilance des citoyens émoussée par l'accalmie qu'a connue la région ces deux dernières années. Les terroristes ont concentré leurs dernières frappes dans une zone délimitée par 3 wilayas, Oran, Mostaganem et Mascara. Les éléments de Habi et Abou Djaâfer El-Afghani ont fait de cette région leur terrain d'activité pour se manifester. Les wilayas de Saïda, Tiaret et Sidi Bel Abbes sont considérées, dans la stratégie des groupes armés, comme des lieux de retraite. Certains habitants de la région de Hassasna (W. Saïda) ont signalé qu'un hôpital de campagne a été installé dans une zone boisée dont les accès ont été piégés. Les wilayas de Relizane, Chlef et Tissemsilt, où était fortement implantée l'AIS, dissoute, sont considérées, par les groupes de l'Ouest, comme des zones tampon et des voies de communication avec le centre du pays et le massif blidéen où se terrent Antar Zouabri et sa garde prétorienne. L'extrême Ouest et la région de Béchar sont des couloirs de passage vers le Maroc et des voies d'approvisionnement. Cette stratégie des groupes armés, visant à leur garantir la survie devant la détermination des forces de l'ANP, a été déjouée puisque l'on assiste depuis le début de la semaine à un redéploiement des éléments des forces de sécurité qui ont adapté leur mode d'action aux exigences de l'heure. Ainsi donc, la zone frontalière est fouillée et les voies de communication, utilisées par les passeurs, les trafiquants de drogue et les terroristes, sont bouclées par les unités de l'armée et des GGP. Ceci permettra de barrer la route des approvisionnements en armes qui reliaient la région Ouest au Maroc. On parle de plusieurs terroristes appréhendés, au moment où ils voulaient quitter le territoire national. La zone Une (Mascara-Oran-Mostaganem) subit, ces derniers jours une vaste opération de ratissage. Les monts de Boukanoun (montagne des Lions), Chorfa, Sidi Ali Chérif et Stamboul dans la wilaya de Mascara, sont passés au peigne fin. On parle de plusieurs terroristes éliminés et de plusieurs caches détruites. Dans les villes de Sig, Arzew et Oran, des renforts sont venus appuyer les forces de police. Dans le pôle industriel, une unité de lute antiterroriste, composée d'environ 200 éléments issus des rangs de la Bmpj, des barrages de la police et de Gendarmerie complètent ce dispositif. Dans les régions considérées comme zones de repli des groupes terroristes, un travail de sensibilisation est menée par l'ANP. Ainsi, outre le contrôle des nomades et de leurs déplacements, les unités des GLD et de patriotes ont été réactivées pour assurer, d'une part, la surveillance des zones rurales et d'autre part pour la collecte de renseignements sur les terroristes et tous les mouvements suspects. Pour les wilayas de Chlef, Aïn Defla et Relizane, le recours aux barrages filtrants a été décidé. Ainsi tous les véhicules qui circulent sur les routes de ces wilayas sont fouillés et l'identité de leurs occupants vérifiée. La collecte de renseignements et une présence dissuasive des unités de l'ANP complètent ce dispositif. Les terroristes, qui sont connus et fichés, voient leur marge de manoeuvre se rétrécir chaque jour un peu plus. Habi et ses acolytes, qui ont ensanglanté Arzew et la région de Sig, seraient encerclés non loin de la ville de Sig dans une cache dans les monts de Chorfa. Pour cette fois, les populations ont retrouvé les réflexes perdus. Le renseignement, la vigilance, la surveillance sont devenus des outils déterminants pour venir à bout de terroristes qui se voient contraints de quitter les zones urbaines pour se réfugier dans les montagnes où ils risquent de connaître un hiver rigoureux et une traque continue.