Quelques mois seulement après le lancement officiel du championnat professionnel des Ligues 1 et 2, hormis l'USM Alger, le reste des équipes, au nombre de 31, tirent la sonnette d'alarme, une nouvelle fois. En effet, aujourd'hui, les présidents des clubs en question vont se réunir, une fois de plus, avant de saisir officiellement le premier magistrat du pays. Des dirigeants qui s'étaient déjà réunis au niveau de l'hôtel Mercure, le 21 février dernier, tant leurs clubs respectifs n'arrivent plus à satisfaire réellement au cahier des charges dont ils avaient été destinataires, via la Fédération algérienne de football (FAF), avant d'accepter de prendre part à l'actuel championnat professionnel composé depuis cette saison, de deux ligues. Pour ceux qui connaissent très bien comment ont, par le passé, toujours fonctionné les clubs de football dans notre pays, rien d'étonnant selon eux si aujourd'hui la plupart des équipes engagées depuis peu sur la voie du professionnalisme, seraient sur le point de rendre le tablier. Qu'en est-il réellement aujourd'hui pour l'ensemble de ces présidents de club qui ont opté, malgré eux, il faut le dire, pour un nouveau type de gestion de leurs formations, totalement à l'opposé du système amateur, longtemps pratiqué chez nous? En réalité, l'amateurisme et le très exigeant monde du football professionnel, se complètent, mais différencient sur le plan des compétences, notamment en matière de gestion. Un club privé est régi par un statut qui responsabilise à tous les niveaux, les dirigeants et actionnaires d'un club. C'est aujourd'hui le cas de l'USM Alger que son nouveau propriétaire, l'homme d'affaires, Ali Haddad, a pris le soin de le conformer totalement sur le plan juridique afin, par la suite le doter sur tous les plans, notamment financier. Ce qui est malheureusement loin d'être le cas pour les autres formations transformées depuis peu, dans la précipitation, en SPA. Certes, personne n'était assez dupe pour croire que cette nouvelle expérience tentée en Algérie, allait rapidement être adoptée, et surtout bien gérée par les clubs présents en Ligues 1 et 2. Mais aujourd'hui, tant que ces présidents en question continueront de gérer leurs clubs en espérant une bouffée d'oxygène de la part des pouvoirs publics, ils ne pourront jamais aller de l'avant. Pis, ils seront, pour la plupart d'entre eux, obligés soit de jeter l'éponge comme vient de le faire le président de l'ES Sétif, soit de retourner en division amateur. Abdelkrim Serrar, le désormais ex-boss de l'Aigle noir sétifien, a vite compris que l'entrée récente de l'Entente, un ténor du championnat, a apporté avec elle une nouvelle donne importante au niveau de la gestion du club. Certes, l'Etat a promis d'accompagner tous ces clubs pendant cinq années, mais leurs présidents respectifs actuels, tablent plutôt aujourd'hui sur les fameux 100 millions de dinars que doivent leur attribuer les pouvoirs publics. Quand le président du CR Belouizdad, en l'occurrence Kerbadj, estime aujourd'hui que son équipe n'a même pas assez d'argent pour ce déplacement, ce samedi, à El Oued, dans le cadre du déroulement des 16es de finale de la Coupe d'Algérie, il y a donc quelque part un grave problème. Les pouvoirs publics ont été pourtant clairs dès le début: les 10 milliards de centimes dont doit bénéficier chaque club engagé sur la voie du professionnalisme, ne doit, en aucun cas considérer cette importante manne financière comme un simple fond de roulement. L'argent promis par l'Etat ne doit pas être utilisé comme par le passé, pour payer les joueurs seniors, ou pour satisfaire d'autres frais. Cet argent devra être consacré à des projets d'investissements à long terme. Les collectivités locales n'ayant plus le droit de soutenir financièrement tous ces clubs aujourd'hui dits «privés», il va falloir que tous ces présidents des Ligues 1 et 2, fassent concrètement la part des choses, lors de cette réunion prévue mercredi prochain. Dans le cas contraire, ils continueront de faire du porte à porte, et les éventuels réels investisseurs leur tourneront le dos.