«Nous préférons aller à la rencontre des Algériens en organisant des meetings plutôt que d'organiser des marches.» Invité de l'émission hebdomadaire «Face à la presse», animée par la radio Chaîne III, Karim Tabbou fait le point sur l'actualité en expliquant la position de son parti. La scène politique nationale et les émeutes de janvier ont été passées en revue. Commentant ces événements, Karim Tabbou est catégorique: «Il n'y a pas que le sucre et l'huile qui ont conduit au soulèvement des jeunes. Il y a eu d'abord la crise de la pomme de terre, puis celle du lait, ensuite celles du médicament et des billets de banque qui sont autant d'éléments déclenchants que l'Etat n'a pas vu venir.» Au passage, le porte-parole du FFS ne manquera pas d'égratigner «tous ces nouveaux riches qui ont profité de ces crises pour devenir milliardaires». La Cncd? Tout en révélant que le FFS ne fait pas partie de cette coordination, Karim Tabbou précise: «Nous préférons aller à la rencontre des Algériens en organisant des meetings plutôt que d'organiser des marches», car a-t-il tenu à ajouter «la liberté d'expression et la démocratie sont des processus qui se construisent». A une question relative à l'Entv et au refus qu'elle a essuyé de la part des responsables du FFS qui l'ont empêchée de filmer le meeting organisé à la salle Atlas, Karim Tabbou s'est dit d'abord outré par le coût exorbitant de la location d'une salle qui serait de 8000 euros avant de dire que «c'est l'Entv qui s'est exclue elle-même du débat en décrétant son black-out sur les activités du parti». «Le reproche que je fais à Mouamar El Gueddafi, c'est d'avoir caché l'extraordinaire génie populaire que constituent toutes les couches de la société libyenne», a déclaré le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, qui était ce, samedi, l'invité de l'émission «Face à la presse» organisée par la radio Chaîne III. En proie à des troubles qui ont embrasé les principales villes du pays, la Libye est au bord du chaos et son leader semble en avoir perdu le contrôle et éprouve toutes les peines du monde à ramener le calme. Pour Karim Tabbou, il n'y a pas l'ombre d'un doute, «le leader libyen est dépassé par les événements, à la longue, il est devenu sénile et les quarante deux années de pouvoir l'ont usé». Le président vénézuélien Hugo Chavez a proposé ses services en tentant une médiation, mais l'opposition aurait mis son veto en s'élevant contre toute forme d'intervention en médiation extérieure. «D'après les informations que j'ai, les Libyens rejettent cette proposition et affirment que c'est un problème libyen qui doit être réglé par les Libyens.» Invité a exprimer la position de son parti concernant les changements intervenus en Tunisie et en Egypte, Karim Tabbou, tout en se disant peiné par les douloureux événements qu'ont vécus ces deux pays, pointe un doigt accusateur en direction de leurs dirigeants dont le seul souci, dit-il, était de se maintenir au pouvoir oubliant la noble mission pour laquelle ils avaient été investis. Evoquant le Sahara occidental et les négociations engagées entre le Front Polisario et le Maroc, le premier secrétaire du FFS se dit confiant et les encourage: «Le FFS est pour les négociations qui doivent aboutir à la paix dans la région.» La question palestinienne était aussi au menu. Selon le secrétaire national «le FFS a toujours défendu la cause palestinienne» et déplore le recul de l'Algérie: «L'Algérie d'aujourd'hui est différente de celle d'hier qui avait lancé le fameux «coupables ou victimes, nous sommes tous avec les Palestiniens». Le représentant du FFS fait une tout autre analyse: «Le chef de l'Etat a refusé de recevoir Abou Mazen, président de l'Autorité palestinienne. C'est là un geste de recul.»