Aujourd'hui, l'ensemble des présidents des clubs de football évoluant cette saison en championnat professionnel des Ligues 1 et 2, sera en principe de nouveau en conclave. Des patrons de club ont décidé lors de leur dernière réunion en date, de créer une nouvelle association dont la présidence a été confiée au président du CR Belouizdad, en l'occurrence Mahfoud Kerbadj. L'association des présidents de clubs de football professionnel est donc née, mais dans la douleur. Une association de plus, comme celles qui avaient vu le jour par le passé, mais sans lendemain. Pour rappel, durant les années 1990, une association du même type avait été créée sous l'appellation de l'Association nationale des clubs de football (Ancf), et avait été dirigée par les défunts présidents respectifs du CR Belouizdad et de la JS Bordj Menaïel, les regrettés Hamid Aït Igrine et Rachid Tahanouti. En mars 2006, c'était la création d'une autre association dirigée quelques semaines, avant sa brutale et tragique disparition, par le défunt président de l'OM Ruisseau, juriste de son état, Salah Attia. Une association dénommée à l'époque Promo- Foot, mais qui avait vite périclité à son tour, tellement de très importantes divisions étaient apparues au grand jour entre les présidents de clubs concernés. En réalité, c'est pratiquement en catimini que cette nouvelle association représentant l'ensemble des présidents des clubs des Ligues 1 et 2, a vu le jour la semaine dernière. Mieux encore, cette nouvelle association censée défendre à l'avenir les intérêts des clubs concernés par leur très récente entrée dans l'exigeant monde footballistique professionnel, devra avant toute chose, recevoir son agrément. Mais comme les présidents concernés se sont vite retrouvés pratiquement au pied du mur, il fallait qu'ils trouvent la parade idéale pour se faire entendre, auprès de qui de droit. Les pouvoirs publics, qui sont aujourd'hui partie prenante par l'instauration récente d'un championnat professionnel en Algérie, et surtout concernés au plus haut point cette saison par cette première dans notre pays, avaient déjà entamé les démarches nécessaires en la matière. Un tel projet demande, en effet, beaucoup d'efforts et surtout de suivi aujourd'hui, notamment de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports, seul secteur garant en réalité, aux yeux des présidents de clubs dits dorénavant professionnels. Toutefois, il faut admettre que le passage sur le terrain de la théorie vers la pratique d'un nouveau type de gestion encore très mal perçu par les présidents concernés, est surtout tributaire des éternelles lenteurs administratives. Le MJS a d'ailleurs, rapidement réagi en la matière, concernant les crédits promis aux clubs en question, via les banques concernées. Cependant, l'ensemble de ces présidents continuent de raisonner comme si ces derniers étaient toujours à la tête de clubs dits amateurs. Des collectivités locales sont donc de nouveau sollicitées comme par le passé, pour mettre la main à la poche. Mais jusqu'à quand va-t-on continuer à donner de l'argent à des clubs de football dont la plupart des présidents actuels sont totalement dépassés par les exigences du cahier des charges propre au professionnalisme? En réalité, il faut le dire clairement, au sein de la plupart de l'entourage des clubs des Ligues 1 et 2, on ne parle que d'argent frais qui tarde à venir, et qu'importe sa provenance. Certes, le nerf de la guerre dans le monde du football c'est toujours l'argent, que le club soit amateur ou professionnel. Le désormais nouveau vice-président de la l'association sus-citée, en l'occurrence Abdelkrim Medouar, a déclaré, à son tour, que lors de la prochaine réunion prévue avec ses pairs le 16 de ce mois, il espère que leurs doléances seront finalement prises en compte pour mettre fin au pourrissement auquel font face la majorité des clubs concernés. Mais à quand l'ouverture effective du capital de ces clubs aux nombreux et potentiels investisseurs? Faire planer la menace d'un possible boycott de la première journée relative à l'entame de la phase retour du championnat de Ligue 1, ne changera rien aux problèmes vécus de longue date par ces présidents de club, aujourd'hui plutôt responsables de leur propre choix pris dernièrement par leurs soins.