Ils refusent le plan de redéploiement et proposent une retraite anticipée avec des indemnités dans le cas d'une dissolution de leur corps. Tard dans la nuit d'hier, vers minuit, dix représentants des gardes communaux ont été approchés par le chauffeur du ministre de l'Intérieur. «Nous étions invités à rejoindre Ould Kablia», a affirmé Tayeb, un des représentants. Une fois sur les lieux, «nous étions reçus par le ministre de l'Intérieur en présence du Directeur général de la Sûreté nationale et du chef du commandement de la Gendarmerie nationale». A l'issue de l'audience, le ministre s'est engagé verbalement à satisfaire dans l'immédiat, soit dans les 15 prochains jours, quatre de nos revendications, à savoir celles relatives aux augmentations salariales avec effet rétroactif, depuis 2008, le paiement de la prime de risque et de 9 jours de congé pour chaque année exercée et des primes de rendement aux heures supplémentaires. Ceci dit, pour le reste des revendications estimées à plus de dix, le ministre a promis de les soumettre à examen. Les gardes communaux refusent catégoriquement le plan de redéploiement décidé par le gouvernement et proposent une retraite anticipée avec des indemnités dans le cas de la dissolution de leur corps. Suite à cette audience, les contestataires qui ont pris acte des engagements des autorités ont pris la décision de rentrer chez eux. «Nous accordons aux autorités un délai de 15 jours au delà duquel nous allons organiser un rassemblement devant la Présidence de la République.» Les milliers de contestataires forts d'environ 95.000 éléments sans compter les 5000 invalides et plus de 3000 ayants droit-déterminés hier à demeurer rassemblés devant le siège de l'APN jusqu'à ce qu'ils soient reçus par le président de la République ou son Premier ministre, n'ont donné de sursis au gouvernement que pour revenir à la charge dans les prochaines semaines. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, «le groupe de travail, déjà installé, pour la prise en charge des doléances des éléments de la garde communale a été élargi aux représentants de ce corps». Lors de cette rencontre, il a été réitéré que «les doléances et préoccupations de la garde communale, soulevées lors de l'audience qui a déjà été accordée par le ministre aux représentants de ce corps le 2 mars dernier, sont soumises à l'étude et qu'un groupe de travail a déjà été installé», rapporte le même document. Cependant, dans une déclaration faite hier, à TSA, le ministre a qualifié les revendications formulées par les gardes communaux de déraisonnables et estime qu'il est impossible de les satisfaire. «Les revendications actuelles des gardes communaux sont différentes de celles formulées initialement», a-t-il ajouté. Selon le ministre de l'Intérieur, les revendications formulées ce lundi par les gardes communaux qui ont manifesté devant l'APN concernent «des indemnisations sur les années de terrorisme et des salaires jusqu'à 28.000 dinars par mois». Ces revendications «ne sont pas raisonnables et elles n'ont jamais été satisfaites dans aucun autre secteur», a-t-il estimé. Il a précisé que les gardes communaux ont été recrutés en tant que contractuels. Selon lui, ils ont accepté les conditions d'une telle embauche. Pour rappel, désarçonnée par le fait que c'est Ould Kablia qui est disposé à les rencontrer, la foule en colère a improvisé une marche vers le siège de l'APN avant-hier, en scandant à gorge déployée: «La solution c'est le Président.»