Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a exprimé son «inquiétude» sur la situation qui prévaut en Libye. «Bien sûr nous sommes très inquiets. C'est le troisième pays qui fait que la zone est en ébullition», a-t-il dit dans un entretien au journal Le Monde. «Nous sommes très inquiets parce qu'il y a une opposition armée entre une partie de la population et une autre et parce que l'usage des armes est devenu incontrôlable», a-t-il ajouté. «Nous qui l'avons vécue nous ne pouvons pas courir le risque de la voir réapparaître de l'autre côté de la frontière», a souligné M.Medelci. «On sait qu'il y a des terroristes dans le Sahel, il y a risque aujourd'hui qu'il se développe en Libye», a-t-il mis en garde, estimant que «si on trouve des armes et de l'argent, c'est un terreau. Nous ne pouvons pas gérer le terrorisme une fois qu'il frappe à notre porte. Nous sommes tenus, vous comme nous, de prendre des mesures à caractère préventif», a averti M.Medelci. Sur l'hypothèse d'une «ingérence» de l'Algérie, il a déclaré qu'elle est contre. «Si la situation devait durer, on sait très bien qu'à un moment ou un autre le Conseil de sécurité prendrait des décisions», a-t-il poursuivi, suggérant de laisser au conseil ´´l'appréciation de la situation, mais espérons qu'il n'y aura pas d'intervention». «Le Guide libyen est en train d'envoyer des messages partout. De l'opposition de Benghazi aussi», a-t-il rappelé, indiquant que «nous sommes en présence de deux camps. Le climat est peut-être favorable pour tenter une médiation. Je ne sais pas si elle est possible. Vous connaissez les résultats des précédentes interventions étrangères n'est-ce pas? Nous ne pouvons pas nourrir le terrorisme», a affirmé M Medelci. Sur le discours du roi marocain Mohammed VI, M.Medelci a relevé qu' «il nous a semblé apporter des éléments extrêmement importants sur le terrain politique marocain» mais relevant cependant que «par rapport aux mouvements tunisien et égyptien, les aspects qui nous séparent sont nombreux».