PARIS- Le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a indiqué vendredi que l'Algérie était "contre une intervention étrangère" en Libye, qui nourrirait le terrorisme, mais qu'une "médiation" entre le régime du colonel Kadhafi et l'opposition armée était "souhaitable". * * "Nous sommes inquiets parce qu'il y a une opposition armée entre une partie de la population et une autre, et parce que l'usage des armes est devenu incontrôlable", a déclaré le ministre dans un entretien au quotidien français Le Monde. * * "Nous sommes contre une intervention étrangère, mais nous ne sommes pas seuls et je peux comprendre que les messages de la communauté internationale deviennent de plus en plus fermes. Si la situation devait durer, on sait très bien qu'à un moment ou à un autre le Conseil de sécurité (de l'ONU) prendrait des décisions. Laissons lui l'appréciation de la situation, mais espérons qu'il n'y aura pas d'intervention", a ajouté Mourad Medelci. * * "Nous sommes en présence de deux camps, comme en Côte d'Ivoire. Le climat est peut-être favorable pour tenter une médiation. Je ne sais pas si elle est possible mais elle est souhaitable. Vous connaissez les résultats de précédentes interventions étrangères, n'est-ce pas? Nous ne pouvons pas nourrir le terrorisme", a-t-il souligné. * * Le ministre algérien a aussi estimé que la situation de son pays était très différente de celle de la Tunisie ou de l'Egypte, où des soulèvements populaires ont renversé des régimes autoritaires ces dernières semaines. * * "L'Algérie est un pays pluriel, aucun parti n'est capable de faire adopter une loi tout seul. Cela fait quand même une grosse différence. Ensuite, l'Algérie a déjà fait sa mutation en 1988 mais cette révolution a été masquée par le fait qu'ensuite nous avons vécu dix ans de tragédie nationale", a-t-il expliqué. * * Interrogé sur l'annonce par le roi du Maroc d'une réforme constitutionnelle, Mourad Medelci s'est montré prudent. "Le discours de Sa Majesté Mohammed VI nous a semblé apporter des éléments extrêmement importants sur le terrain politique marocain", a-t-il dit. *