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Un souvenir douloureux
2E ANNIVERSAIRE DE LA CATASTROPHE DE B.E.O
Publié dans L'Expression le 10 - 11 - 2003

Les dégâts provoqués par cette calamité naturelle sont douloureusement gravés dans la mémoire des habitants de ce quartier populaire.
La plupart des habitants de Bab El Oued ont encore en mémoire ce jour fatidique du 10 novembre 2001. Tous se rappèlent cette dramatique journée où des milliers de personnes ont été surprises par les millions de mètres cubes d'eau qui se sont déversés sur Bab El Oued charriant, sur leur passage, des troncs d'arbres, des voitures ainsi que des corps. «Le temps a fini par donner une véritable signification à la réflexion de nos vieux qui disaient: Bab El-Oued Eddah El Oued (la rivière a emporté Bab El-Oued)» nous lance une des victimes de ce drame qui reste ancré au fond de ses pensées. Il commémore cette journée en ayant une pieuse pensée pour les membres de sa famille mais aussi pour les milliers de personnes englouties par les eaux en furie qui déferlaient à une vitesse vertigineuse des hauteurs de Bouzaréah. Ami Ahmed est un sexagénaire, malade et malgré son âge avancé, il laisse échapper des larmes en murmurant «j'ai enterré les enfants qui, normalement devaient m'enterrer». Une triste réalité que Ami Ahmed n'arrive pas encore à admettre. Ce n'est que plus tard que nous avons compris que les enfants en question étaient ses petits-enfants. Bien des citoyens résidant au sein de ce quartier populaire se rappellent cette bouleversante journée et n'oublieront jamais la contribution de l'armée, de la Protection civile, de la police et des citoyens de tout âge.
Tous les habitants à qui nous avons demandé de se remémorer cette journée étaient réticents par peur de réveiller les effroyables souvenirs qui les habitent et les habiteront à jamais. «Toute ma vie je me rappellerai les visages des personnes prises au piège à l'intérieur du car qui était emporté par les eaux, le long du Frais-Vallon», lance un jeune qui ajoute d'une voix empreinte d'émotion: «Je crois que je m'en voudrais toute ma vie car j'étais impuissant devant les appels de détresse que lançaient ces derniers». «C'était l'expression de la colère divine à l'endroit d'une population qui n'avait plus de foi et n'éprouvait plus d'amour pour son prochain», ajoutant «ce jour-là, la puissance divine a voulu réunir les pires ennemis dans un élan de bienfaisance et, d'un autre côté, séparer les meilleurs amis. C'était le destin». A l'évocation de cette journée, de jeunes adolescents bégayent d'émotion en narrant les détails. Un autre se souvient des cadavres jetés à la mer par les eaux et retirés des rochers en bordure de mer. «Tous les jeunes se sont donné la main pour extraire les cadavres. Ils n'ont pas hésité à braver les grandes vagues qui venaient s'abattre sur les rochers avec une violence inouïe», affirme l'un d'eux. Depuis cette terrible journée, les moeurs et habitudes ont quelque peu changé. Moult espaces laissés par les immeubles après leurs effondrements ont été transformés en lieux de commerce ou autres lieux de rassemblement des vieux retraités. Certains de ces espaces sont devenus des jardins. «Au risque de paraître quelque peu cynique, je dirais que les effondrements qui se sont produits après le déluge ont eu des effets positifs du fait qu'ils ont permis à BEO de respirer» lance un jeune en faisant allusion à la circulation piétonnière devenue plus fluide. En effet, ce quartier populaire est devenu plus éclairé et plus aéré qu'auparavant.
BEO continue toujours d'être un des quartiers les plus attractifs pour diverses raisons. Le marché quotidien ne désemplit jamais en ce mois de ramadhan. Le chômage n'a pas disparu non plus. Les milliers de jeunes «hittistes» sont les témoins vivants de la plus grande tragédie qu'a connue leur quartier. Ils n'oublieront jamais ce drame et n'oublieront jamais les milliers de victimes de cette calamité survenue un certain 10 novembre de l'année 2001.
Ils n'oublieront jamais aussi la grande polémique qui a entouré «l'obstruction des égouts» que le pouvoir a «critiquée».
Une grande partie de citoyens ont refusé de répondre à nos questions sans doute, par besoin de taire les moments les plus tristes de leur vie.


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