Rédha Malek, Mehri, Khider, Boulahrouf, Yazid, Dahlab et Krim faisaient partie des négociateurs. Il a été le premier maquisard et le dernier à avoir négocié avec les Français leur retrait de l'Algérie. Le 19 mars est une nouvelle occasion de se remémorer tous ceux qui ont participé à la libération du pays. Certains y sont allés avec maestria, armes et diplomatie. Ils entrent en négociation avec le gouvernement français pour aboutir en 1962, aux Accords d'Evian. Les négociateurs étaient les porte-voix de l'Algérie à l'extérieur. Avant Evian, il y avait de nombreuses actions pour mobiliser l'opinion internationale. Ils ont visité de nombreux pays, dont la Chine, pour chercher des appuis à la Révolution. Ils ne se sont pas contentés des enceintes diplomatiques. Leurs preuves au combat, ils les ont faites tout au long de leur parcours au cours duquel ils ont également présidé aux destinées de plusieurs wilayas comme c'est le cas pour Krim à la Wilaya III qui était surnommé le Lion du djebel par les soldats français qui voyaient en lui le premier maquisard de la guerre d'indépendance algérienne. Krim a constitué avec Bentobbal et Boussouf le noyau dur des chefs sans lesquels rien ne pouvait se faire ou se défaire. Cette puissance est confirmée à la formation du Gpra puisqu'il en était le vice-président. Il cumule même ce poste avec quelques portefeuilles ministériels. Rédha Malek et Abdelhamid Mehri sont d'autres diplomates à avoir pris part aux négociations et qui sont toujours en vie. Mohamed Khider et Tayeb Boulahrouf, M'hamed Yazid, Saâd Dahlab faisaient également partie de l'équipe ainsi que de nombreux autres militants qui sont ensuite devenus ministres. Krim Belkacem, qui a signé les Accords d'Evian, est né le 14 septembre 1922 à Draâ El Mizan, en Kabylie. Dans sa jeunesse, il a milité au sein du Parti du peuple algérien (PPA) créé par Messali Hadj. Déjà en 1947, l'administration coloniale a commencé à l'inquiéter. Elle a eu vent de son influence sur les nationalistes et elle ne voulait pas laisser se propager les idées révolutionnaires. Cet épisode le conduit à s'en remettre à la direction du parti. Ensuite, il prit la décision de rejoindre le djebel. C'est toujours en 1947 que les juges français le condamnent. D'autres sentences le visent en 1950. Il est accusé de plusieurs crimes. Le verdict est lourd: condamnation à mort par contumace. Sa famille, quant à elle, n'a pas échappé aux exactions des militaires français. Même dans les montagnes, il est toujours resté un membre important du PPA, devenu entre-temps PPA/Mtld. Ouamrane était un de ses collaborateurs avec lesquels il a organisé le maquis insurrectionnel. Avant le déclenchement de la Révolution, il a eu plusieurs rencontres avec d'autres précurseurs de la guerre de Libération. C'est ainsi qu'il a eu des entrevues avec Mustapha Benboulaïd, à Alger. Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad étaient aussi ses vis-à-vis. Son activité s'est accrue au déclenchement de la Révolution. Il fait partie du groupe des Six. Il est membre de la Commission de coordination et d'exécution qui précède la tenue du Congrès de la Soummam. Il n'a pas cessé de prendre de l'influence au sein de l'état-major dirigeant la Révolution. Il est même désigné vice-président du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (Gpra). Il prend en charge le ministère de la Guerre. A ce titre, il a la responsabilité d'approvisionner les maquis en armes et munitions. Comme toute la direction politique du FLN, il quitte l'Algérie après la Bataille d'Alger. Mais il est toujours au combat. On le retrouve à la tête d'autres ministères comme celui des Affaires étrangères et celui de l'Intérieur en 1960 et 1961. Ses connaissances et ses qualités ont fait de lui un leader hors pair.