Le président du FFS annonce le lancement d'une initiative politique dans les prochains jours. C'est une véritable plaidoirie pour le changement pacifique que l'opposant Hocine Aït Ahmed a envoyé aux membres du conseil national du FFS, en session, hier. Dans son message, il a averti contre tout engagement politique «à la légère» pour amorcer le processus de démocratisation du pays. «C'est au prix de la maîtrise de soi que l'on peut parvenir à la maîtrise de son destin. Et pour ceux qui ne l'ont pas compris, il faut lire ce qu'en disent Imusnawen que sont Mohammed Arkoun et Mouloud Mammeri dans leurs analyses de deux composantes essentielles de notre culture: l'amazighité et l'Islam», a-t-il précisé dans sa correspondance. S'inspirant de l'enseignement de ces deux illustres penseurs algériens, M.Aït Ahmed préconise la voie de la sagesse pour juguler la crise sociopolitique que vit l'Algérie. Le président du FFS a inscrit l'évolution de la situation politique du pays dans le contexte régional et international. Il a ainsi, soutenu que l'Algérie ne fait pas exception quant au «printemps de Tunis», allusion faite à la révolution de Jasmin. «Faire partie du mouvement de l'Histoire ne signifie pas copier mécaniquement ce qui se passe chez les voisins», a-t-il, cependant, nuancé. Dans cette optique, le président du FFS a prévu de rendre public un autre texte définissant les lignes de «l'alternative démocratique à l'échec autoritaire» qu'il compte proposer. M.Aït Ahmed a qualifié la situation actuelle du pays de «moment important» recelant des enjeux de haute importance pour l'avenir du pays. «Nous devons être capables de donner le meilleur de nous-mêmes, non dans des actes faussement héroïques et spectaculaires, mais dans la discipline que nous saurons nous imposer. Une discipline qui nous forcera à nous dépasser quotidiennement pour construire, construire, construire...», a-t-il insisté. L'initiative d'Aït Ahmed a toutes les chances de faire jonction avec celle lancée, récemment, par Abdelhamid Mehri, l'ancien secrétaire général du FLN. M.Aït Ahmed a, dernièrement, déclaré son adhésion au contenu de la lettre ouverte adressée par Mehri au président de la République. Pour rappel, M.Mehri a animé une conférence de presse au siège du FFS, il y a trois jours. Tous ces indices convergent vers une seule lecture: Aït Ahmed et Mehri, le même combat pour «le changement pacifique et radical» du système.