Profitant de sa venue à Skikda dans un cadre familial, le leader d'El Islah a tenu à rassembler jeudi dernier ses troupes lors d'un meeting organisé à la salle Aïssat Idir. Par cette nouvelle sortie et en plus du fait qu'elle coïncidait avec le premier anniversaire de la réélection de Bouteflika, le cheikh cherchait apparemment aussi à couper l'herbe sous le pied de ses détracteurs qui semblent le concurrencer aujourd'hui dans son propre fief. Chose que Djaballah ne saurait tolérer. Les dissidents du mouvement, sous la houlette du très influent député Akouchi Halmaoui, compagnon de longue date du cheikh, n'ont cessé de multiplier leurs actions visant à se rallier le plus grand nombre de partisans. Akouchi, chargé par la commission nationale de mettre sur pied une commission locale pour la préparation du congrès de « redressement », a multiplié ces derniers temps ses activités allant d'El Marsa à El Harrouch. Selon ses dires, il aurait même reçu un écho plus que favorable d'un très grand nombre d'adeptes du mouvement (élus et partisans) qui entendaient rompre définitivement avec le cheikh en avançant que le congrès préparatif de la wilaya de Skikda devrait se tenir dans les prochaines semaines. Mais Djaballah, dans son intervention, ne fera que survoler ce problème en le qualifiant de « bribes de la presse ». Ce n'est qu'en marge du meeting que le cheikh se montrera plus explicite au sujet du mouvement de dissension en déclarant : « Ce sont des gens qui profitent des largesses accordées par la loi en matière d'autorisation des rencontres en se présentant en tant que simples citoyens. Une fois qu'on leur accorde l'autorisation de se réunir, ils se rassemblent et rédigent des communiqués dans lesquels ils prétendent représenter un certain mouvement. C'est là une usurpation d'identité. Nous avons réuni les preuves matérielles de ces agissements et nous les avons présentées aux notaires pour leur éviter de verser dans cette machination. » A notre question de savoir si, à ses yeux, l'administration ne serait pas derrière les agissements des dissidents, Djaballah estimera que « apparemment, le Pouvoir n'a rien à voir dans ces machinations ». Djaballah interpellera l'auditoire à plusieurs reprises au sujet des dernières décisions gouvernementales relatives aux augmentations des prix du gaz et de l'électricité. « Il est incompréhensible qu'un Etat qui dispose d'une réserve de change de plus de 45 milliards de dollars puisse décider d'acculer ses citoyens », dira-t-il en ajoutant : « On est en train de vendre le Sud aux multinationales. A se demander à quoi aura servi le martyre d'un million et demi d'Algériens qui ont combattu pour le principe de sauvegarder cette terre. » En dernier lieu, Djaballah fera part aux présents des entraves que vivent les communes gérées par El Islah en les assimilant à des pressions visant à affaiblir le mouvement. A relever que le meeting a été quelque peu « chahuté » par quelques personnes qui ont profité de la venue du cheikh pour lui faire part de certaines de leurs doléances.