Chercheurs, résidents, concierges et fonctionnaires poursuivent leur mouvement de protestation. Les médecins résidents entament leur 3e jour de grève suivie à 97%, selon leurs estimations. Ils ne croient point aux dernières déclarations du ministre de la Santé qui leur a promis de les recevoir aujourd'hui ou demain au siège du ministère pour dialoguer. M.Aïder, délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha, joint hier par téléphone, précise que l'initiative d'ouvrir le dialogue n'est pas celle du ministre mais des médecins résidents. «On l'a interpellé lors de sa visite d'inspection à l'hôpital de Kouba», souligne notre interlocuteur. Les protestataires gagnent en ténacité et menacent, dès la semaine prochaine, de recourir à une grève illimitée. Hier, ils étaient un millier de médecins résidents et de dentistes, à l'hôpital Mustapha-Pacha. M.Aïder, dans sa déclaration à L'Expression, insiste sur un point qui constitue la pomme de discorde entre les résidents et le ministre: le service civil. Ould Abbès a signifié, en marge du 2e Salon international du médicament générique tenu à la Safex, que son abrogation est impossible puisqu'il reste l'unique moyen d'assurer la prise en charge des malades dans des zones enclavées du pays. M.Aïder qualifie ce niet comme une mesure «anticonstitutionnelle». Abondant dans ce sens, il appelle le ministre à les «traiter comme tous les Algériens». Il convient de préciser dans cette optique, comme le rappelle notre interlocuteur, que les médecins résidents ont demandé de remplacer le service civil par des postes budgétaires avec des mesures incitatives. M.Aïder «dénonce» le fait que Ould Abbès les considère comme des «étudiants» tel que mentionné, dans une lettre adressée aux directeurs des différents CHU. Si les résidents n'ont pas trouvé un terrain d'entente avec le département de la santé, il n'en est pas de même avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Une promesse inhérente à la suspension momentanée des examens intercalaires, a été donnée aux contestataires. Aussi, certaines spécialités verront l'annulation de l'année ajoutée, explique le délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha. Les médecins résidents et dentistes n'étaient pas les seuls à investir la rue. Hier, les employés de la Caisse nationale de mutualité agricole ont observé un sit-in, afin de dénoncer les menaces de licenciement exprimées à leur encontre par la direction depuis 2006. Les protestataires exigent l'intégration immédiate des travailleurs à la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) ou la filiale des assurances de la Cnma. C'est le deuxième mouvement de protestation en moins de dix jours. Les chercheurs des Centres de recherche scientifique et technique nucléaires de Draria (Crnd) et d'Alger (Crna), qui relèvent du Commissariat national à l'énergie atomique (Comena), ont observé, eux aussi, leur sit-in. Pour les agents pénitentiaires ou plus prosaïquement les gardiens de prison: ils auront droit prochainement à une nette revalorisation de leurs salaires. Et pour cause, leur patron, le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, a annoncé lundi à Alger que le régime indemnitaire des agents pénitentiaires sera adopté dans les «tout prochains jours». Le front de contestation compte également les concierges qui se trouvent dans le désarroi.