Louisa Hanoune a levé le voile sur les visées d'une présence militaire étrangère dans la région du Sahel. Elle a lancé un véritable SOS sur les dangers que cela représente, selon elle, pour l'unité de l'Algérie. Pour Mme Hanoune, la surenchère politico-militaire dont font l'objet les huit pays de cette région a pour centre de gravité le Sud de l'Algérie. «Attention! le Sud algérien est en danger», a lancé, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d'une conférence de presse animée au siège du PT à Alger. Cette conférence a porté sur les conclusions de la 8e session de la Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l'exploitation qui s'est déroulée à Zéralda, sur la côte ouest de la capitale, les 27, 28 et 29 du mois écoulé. La pasionaria a mis en garde contre la présence massive d'agents des services de plusieurs puissances étrangères infiltrés dans la région. Et le Sud de l'Algérie ne sera pas épargné. D'autant qu'il représente la plus grande superficie parmi les pays concernés. Mme Hanoune a mis le doigt sur l'activité accrue des services secrets français et américains. Elle vient de jeter un pavé dans la mare. Elle a affirmé que la création d'Al Qaîda au Maghreb islamique, Aqmi, sert d'alibi aux différents scénarios militaires élaborés par la CIA «pour piller les richesses de la région du Sahel, notamment celle du Sahara». Elle a appelé à la consolidation de la souveraineté nationale dans cette partie du pays. «Il est vrai que des projets de développement importants ont été lancés au Sud. Mais, cela reste insuffisant», a fait remarquer la dame de fer du PT. La conférencière a passé en revue les différents programmes militaires conçus pour une intervention dans la région. Mme Hanoune a signalé qu'un telle éventualité n'est pas à écarter. D'autant que les agents de renseignement des puissances étrangères pullulent dans la région. «A combien de Lawrence aurons-nous droit cette foi-ci?», a-t-elle ironisé en référence à Thomas Edward Lawrence, dit «Lawrence d'Arabie», l'espion britannique actionné durant la Révolte arabe de 1916 à 1918 contre l'occupation ottomane. Et si l'histoire bégayait? Les propos de la conférencière ouvrent grande la porte à cette éventualité. La conférencière a rappelé la déclaration de Joseph McMillan, qui donne froid dans le dos. Le principal adjoint de l'assistant du secrétaire US à la Défense chargé des Affaires de sécurité internationale (ISA) a soutenu, le 11 novembre dernier, que l'intervention militaire dans la région du Sahel ne peut avoir lieu que dans un cas extrême. Mme Hanoune faisait référence aux articles parus dans L'Expression. Aussi, elle a salué les différentes positions de l'Algérie concernant la présence militaire étrangère et le paiement de rançons aux terroristes pour la libération des otages. Pour rappel, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a estimé qu'une présence occidentale de quelque pays que ce soit (au Sahel), donnerait aux terroristes la dimension de moudjahidine. La conférence a vu la participation de Julio Turra, membre de la Centrale syndicale des travailleurs du Brésil (CUT). Ce dernier s'est félicité de la réussite de la Conférence mondiale tenue à Alger. «J'ai assisté aux différentes sessions et je peux vous assurer que celle d'Alger est la meilleure tant sur le plan de la logistique, de l'organisation et du contenu politique», a affirmé M. Turra. Mme Hanoune a déclaré, en outre, que l'organisation de la jeunesse du PT a proposé l'instauration d'un tribunal international sur la migration clandestine. Elle a annoncé, également, la tenue d'une conférence africaine appelée à traiter des problèmes du continent noir. La date et le lieu de cette conférence ne sont pas encore arrêtés.