Les praticiens spécialistes sont à leur 44e jour de grève. Une première dans les annales des blouses blanches. Hier, ils observaient un sit-in au CHU Mustapha d'Alger et ce, avec un renfort des sections syndicales venues des wilayas limitrophes dont Tipaza,Cherchell, Béjaïa... Depuis septembre dernier, suite à la «trahison» de l'accord du 14 mai, les spécialistes se battent pour des grilles de salaire de référence avec alignement sur les CHU (hospitalo-universitaires). Rappelons que les primes d'intéressement induites par les réformes en cours sont loin de les satisfaire. Ces dernières étant imposables selon eux. Sous la pression, le ministre de la Santé a dû même changer certaines primes quatre fois en un mois, comme c'est le cas pour celle des chefs de service et des chefs d'unité. Aujourd'hui et après un long parcours du combattant, les spécialistes sont loin d'abdiquer, ils disent: «Le statut sinon rien.» A la croisée des chemins, ils défendent aujourd'hui leur dignité «à rétablir par une solution juste et non des calculs de grand-mère», «la dignité du praticien spécialiste passe inéluctablement par un statut. Il faut aller plus loin», jugent-ils encore. Les mem- bres du syndicat, qui ont, jusqu'à présent, l'aval de toute la base, devaient donc tenir dans l'après-midi d'hier une réunion décisive pour ce qui est de la poursuite ou non du mouvement de grève. D'ores et déjà un sit-in est prévu devant le Palais du gouvernement. Il aura lieu parallèlement samedi prochain. Les délégués devant représenter les wilayas de l'intérieur seraient déjà désignés. Selon le docteur Yousfi, président du syndicat, le taux de suivi de la grève à l'échelle nationale dépasserait les 50%. Néanmoins, ce dernier invite ses confrères à assumer leurs engagements, car ce serait le point de non-retour. Des marches rassemblements seraient un arsenal intermédiaire en attendant des solutions extrêmes telles que la démission collective ou l'action en justice. En attendant ces blouses blanches optent pour une principale revendication: l'application du statut avec échéancier. A défaut, c'est le durcissement de ton, menacent-ils. Par ailleurs et dans un appel à la solidarité, un collectif d'avocats se dit prêt à soutenir les spécialistes en grève, affirme une source syndicale. En outre, une guerre des communiqués entre praticiens spécialistes et hospitalo-universitaires n'est pas à exclure.