Pour éradiquer le phénomène de la pièce de rechange contrefaite, la disponibilité des produits d'origine est une condition sine qua non, ont affirmé les concessionnaires en marge du Salon de l'automobile d'Alger, dont la quatorzième édition a pris fin, hier, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations). L'éradication du commerce des pièces de rechange contrefaites nécessite la disponibilité des produits d'origine à des prix abordables et un renforcement du contrôle en amont et en aval, ont-ils expliqué, à l'issue de l'évènement automobile qui aura duré plus d'une dizaine de jours. Le directeur général de la marque nipponne Nissan, M.Sofiane Hasnaoui, a ainsi conditionné l'élimination de ce fléau à l'accessibilité des automobilistes aux produits d'origine sur le marché national et à des prix attractifs. La lutte contre ce fléau mondial, considéré comme l'une des principales causes des accidents de la route en Algérie, nécessite, selon cet opérateur, «la contribution de l'ensemble des intervenants à commencer par les concessionnaires qui doivent veiller à la disponibilité des pièces de rechange pour les véhicules qu'ils fournissent au marché national». Le même intervenant a en outre, recommandé la création de centres de formation sur l'expertise dans le domaine de la pièce de rechange pour automobile, ainsi que le renforcement de l'échange d'informations entre concessionnaires et douaniers pour une lutte efficace contre cette menace. Le directeur général de la société «GMS» qui représente la marque Premium Mercedes, M.Ouafik Hadj Abderrahmane, a estimé, quant à lui, que la suppression du commerce de la pièce de rechange de contrefaçon passe par un «élargissement» du contrôle à différents niveaux. «C'est bien de renforcer le contrôle au niveau des frontières, mais c'est bien aussi de le faire au niveau du marché national, car de toute façon, les fraudeurs trouveront toujours le moyen d'introduire leurs marchandises contrefaites», a-t-il expliqué. «Il faut également inspecter plus souvent les magasins de pièces de rechange pour vérifier la qualité et l'origine de leurs produits», a par ailleurs, recommandé ce patron dont la concession abrite également la marque Great Wall. Il a enfin souligné l'urgence de créer des laboratoires et des centres techniques susceptibles de contrôler la qualité des pièces de rechange importées ou fabriquées localement. Un membre de l'AC2A (Association des concessionnaires automobiles d'Algérie) n'a pas manqué de préciser que «la meilleure façon d'empêcher la commercialisation des pièces de rechange contrefaites est de bloquer leur introduction en amont» estimant que «ça ne sert à rien d'aller démontrer qu'une pièce est contrefaite une fois qu'elle est sur le marché».