Des centaines de «jeunes du 24 mars» appelant à des «réformes du régime» se sont rassemblés hier à Amman, alors qu'une cinquantaine de loyalistes scandaient des slogans à la gloire du roi Abdallah II, sous l'oeil vigilant des forces de sécurité. «A bas l'oppression», «Nous voulons des réformes du régime», «Nous sommes pour l'unité nationale», «Nous voulons des réformes constitutionnelles», «Nous voulons le jugement des corrompus», «Oui à la mort, non à l'humiliation», scandaient près de 600 «jeunes du 24 mars», rassemblés près de la mairie. Quelques mètres plus loin, une cinquantaine de partisans du pouvoir, arborant des portraits géants d'Abdallah II scandaient leur «loyauté au roi» et leur «attachement au Royaume». Près de 400 policiers étaient déployés afin d'éviter des frictions entre les deux groupes à l'instar de la semaine dernière, alors que des représentants du Centre jordanien des droits de l'homme observaient les développements. Un rassemblement des «jeunes du 24 mars» avait été attaqué les 24 et 25 mars par des partisans du pouvoir pour exprimer leur refus de cette contestation qui appelle à des réformes. Cette attaque et l'intervention des forces de sécurité avaient fait un mort et 160 blessés. «Les jeunes du 24 mars» sont aujourd'hui formés à majorité écrasante d'islamistes, la plupart des jeunes gauchistes et nationalistes ayant annoncé leur retrait du mouvement en raison de «différences idéologiques». Un haut responsable avait affirmé mardi que pour éviter de nouvelles violences, les manifestations de loyalistes ne seraient autorisées qu'en dehors de la capitale. Le gouvernement avait en outre décidé que des lieux spécifiques seraient dorénavant consacrés aux manifestations, afin de ne pas affecter la vie des Jordaniens. Le roi Abdallah II a condamné les violences des loyalistes et s'est engagé dans les réformes en recevant des syndicalistes et la Commission de dialogue national à qui il a dit qu'il se portait «garant des résultats» du dialogue. Cette commission chargée d'amender la loi électorale et celle des partis politiques avait été paralysée par la démission de 15 de ses membres pour protester contre les violences meurtrières. Mais, mercredi, 12 d'entre eux avaient réintégré la Commission, alors que les trois autres devraient le faire dans les prochains jours, a-t-on appris auprès de la Commission.