«Jeunesse et minorités» est la thématique de cette 6e édition qui se tiendra du 11 au 17 avril. Interroger les frontières entre l'Orient et l'Occident, et ce à travers des fictions, des documentaires et des courts métrages inédits ou peu connus en Suisse, telle est la démarche du Festival du film oriental de Genève, qui parti de rien, aujourd'hui cumule autant de projections que de public fidèle, présent chaque année à cet événement cinématographique de plus en plus populaire à Genève. Pour preuve, nous affirme-t-on, le festival est passé de 8 films projetés à...plus de 80, et de 80 spectateurs à plus de 3000 en 2009. «Jeunesse et minorités» est la thématique de cette 6e édition qui se tiendra du 11 au 17 avril à Genève, en France et à Lausanne. Le Monde arabe en ébullition, n'importe quel festival professionnel ne peut laisser passer le coche sans se greffer à ce qui fait sa spécificité, autrement dit: être le miroir de nos sociétés tout en reflétant le pouls de ses populations avec ses force et faiblesse, ses révoltes et ses indignations. «Ce sont les révolutions qui ont rejoint notre programmation. La thématique de cette 6e édition, «Jeunesse et minorités», a été décidée plus de sept mois avant que les révolutions ne commencent», confie toutefois Tahar Houchi, le président et directeur artistique du Fifog en faisant référence aux «Minorités culturelles, linguistiques, mais aussi plus généralement politiques». Et de préciser: «Les films choisis ont participé à la transformation des mentalités et à faire accepter la révolution», rappelant que le Fifog privilégie un «cinéma vérité». Ne dérogeant pas à la règle, la 6e édition du Festival du film oriental poursuit son exploration des sociétés orientales dans leur grande diversité, différence et points communs. Ainsi, se sont plus de 80 oeuvres, en provenance des pays d'Orient et d'Occident qui sont au programme cette année. En ouverture, le film Microphone du jeune Egyptien Ahmed Abdallah fera certainement sensation. Ce film avant-gardiste qui met en scène la difficulté à des artistes underground à s'affirmer sur la scène musicale et partant, de leur existence, dévoile en filigrane toute la défaillance du système égyptien, ployé sous le poids de la bureaucratie. Des maux des sociétés arabes qui peinent à s'élever parfois au rang de la modernité, car mises à mal par un régime totalitaire insidieux. Musique, amour et liberté rythment ce long métrage qui a reçu, en octobre dernier, le Grand prix aux journées cinématographiques de Carthage ainsi que plein d'autres prix dont celui du Caire, l'année dernière. Ahmed Abdallah sera également présent avec son beau film Héliopolis. Outre le Liban sur lequel un accent particulier sera mis à traverse sa riche cinématographie, la Tunisie sera également présente via son film des plus subversifs d'une éternelle actualité, Making of de Nouri Bouzid ou comment endoctriner un jeune Arabe pour en faire un terroriste ambulant. Le long métrage algérien Automne...Octobre à Alger, de Malik Lakhdar-Hamina fait partie du programme de cette manifestation. Ce film interdit pourtant en Algérie, parle, lui aussi, du besoin de liberté des jeunes. Parmi les cinéastes présents, on évoque les noms de deux ténors confirmés: le Tunisien Nouri Bouzid et l'Egyptien Yousry Nasrallah...Parmi les figures féminines attendues, les deux éblouissantes comédiennes Yasmine Al Massri (Karamel, Ayriwen) et Hiam Abbass (Satin rouge, Amerrica, Chaque jour est une fête etc.), éclatantes dans le film Grenades et Myrrhe de la Palestinienne Najwa Najjar. Un colloque portant sur le camp de Guantanamo figure aussi au programme de cette 6e édition ainsi qu'un débat sur les révolutions orientales. Une exposition collective fera par ailleurs, dialoguer des artistes d'Orient et de Suisse. Et la librairie arabe, L'Olivier, organisera des rencontres avec des réalisateurs.