Décidément, le front social en ébullition est parti pour durer. La conjoncture est considérée comme le moment ou jamais de sortir de sa réserve, de briser le silence et braver la peur des représailles, pour afficher ses mécontentements et mettre en avant ses revendications socioprofessionnelles. Après les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique, la contestation gagne les corps ou grades des cadres techniques des différentes administrations de wilaya. En effet, après les cadres techniques du secteur de l'agriculture, ce sont ceux de la Duch de Béjaïa et autres travailleurs d'entrer en lice mettant à exécution leur préavis de grève illimitée. Affichant leur adhésion à la Coordination nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme (Dal, Dlep, DUC...), les travailleurs de la Duch sont sortis de leur réserve pour exprimer leur ras-le-bol en observant une grève illimitée exigeant «la révision et la promulgation du statut particulier et la revalorisation du régime indemnitaire des cadres techniques, corps communs», la révision des critères et des procédures de promotion interne, la couverture judiciaire du fonctionnaire, la permanisation des contractuels, la confirmation des pré-emploi, l'amélioration du cadre et des conditions de travail, et enfin l'ouverture des postes budgétaires et l'intégration des inspecteurs nommés dans le cadre du décret 91/225 du 22/07/91. «Nos directions sont tout le temps indexées quant au retard enregistré, entre autres, mais personne ne se soucie des problèmes socioprofessionnels que vivent les fonctionnaires desdites directions. Nous travaillons dans des conditions de précarité et nous nous ne voyons pas encore le bout du tunnel quant au réglement de nos problèmes. Le manque de moyens matériels et humains est devenu chronique chez nous et nous ne pouvons plus faire face à un plan de charge qui dépasse largement nos moyens. Nos carrières stagnent et n'avancent pas malgré les efforts que nous fournissons chaque jour», nous déclare M.K.Ferdjellah de la Duch de Béjaïa.