Au programme des réformes annoncé par le chef de l'Etat, notons la future dépénalisation du délit de presse. Dans son discours à la Nation, fort attendu après une longue période de silence, le président Abdelaziz Bouteflika a énoncé un certain nombre de faits qui ont mis le pays en stand-by, comme insister sur les réalisations de ces dernières années qui ont permis à l'Algérie, indique-t-il, outre de résorber le déficit en logements et réduire le chômage, «de renouer avec ses principes de justice sociale et de solidarité nationale en témoignent les importants transferts sociaux et les multiples formes d'aides octroyées par l'Etat pour subventionner les produits de première nécessité et améliorer les services publics». Quatre points, toutefois, retiennent l'attention, c'est évidemment l'annonce de la création d'une «commission constitutionnelle» qui sera chargée de l'amendement de la loi fondamentale, la révision de la loi sur les partis politiques, celle sur la loi électorale et enfin, l'ouverture du champ audiovisuel à toutes les expressions. Le chef de l'Etat n'a cependant pas expliqué sur quoi porteront les amendements de la Constitution qui feront l'objet d'un débat au niveau des partis et des spécialistes algériens du droit, ni quels changements seront apportés à la loi sur les partis. Cependant, on peut estimer que ces révisions iront dans le sens d'une plus grande participation de la société et ses représentants au fait politique, le président de la République affirmant «Nous sommes, aujourd'hui, appelés à aller de l'avant dans l'approfondissement du processus démocratique». Ce processus, souligne le chef de l'Etat, nécessite que «nos instances élues puissent jouir d'une légitimité incontestable». Dans ce contexte, le président Bouteflika a ainsi mis en exergue sa volonté d'aller vers la révision de plusieurs textes législatifs «relatifs à l'exercice de la démocratie». ajoutant: «Conscient de la responsabilité qui m'incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l'équilibre des pouvoirs, j'oeuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays». C'est là, certes, un processus de longue haleine qui demandera la concertation et, sans aucun doute, la participation de toutes les sensibilités du champ politique national, afin que les futurs instruments de pouvoir et de gouvernance soient la résultante d'un consensus national. Ce programme de réformes politiques tous azimuts est devenu nécessaire face aux nombreux dysfonctionnements constatés, comme le blocage des institutions. Parmi les annonces faites par le chef de l'Etat, relevons celle concernant la prochaine dépénalisation du délit de presse, une revendication majeure du monde des médias, de la presse et de la communication d'une manière générale. Le chef de l'Etat a ainsi déclaré que «la loi sur l'information (...) introduira les repères d'une charte déontologique et complètera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse». Ce sont là quelques-uns des points forts qui peuvent être relevés, dans une première lecture à chaud, du discours d'hier soir du chef de l'Etat. Il reste, certes, à voir comment ce chantier de réformes va être mis en chantier et pris en charge. D'autant que cette bataille pour le développement annoncée en filigrane est, et doit être, l'affaire de toutes les Algériennes et de tous les Algériens.