Les partis politiques sont d'ores et déjà divisés par le discours du Président. Le discours du président de la République semble ouvrir d'ores et déjà un débat au sein de la classe politique nationale. Ainsi, certaines formations à l'instar d'Ennahda, ont fait savoir, dans un communiqué de presse, que les réformes surtout politiques annoncées par le Président traduisent «sa volonté à édifier un Etat fort et démocratique, incluant toutes les forces politiques agissantes du pays». Satisfait, le parti Ennahda juge le discours du chef de l'Etat comme «une réponse aux attentes des citoyens et de la classe politique, réclamant des changements politiques». De fait, ce parti de la mouvance islamiste, soutient ces réformes annoncées par le Président, estimant que «ces dernières couperont court aux spéculations des uns et des autres». Sofiane Djilalli, coordinateur national du mouvement «Jil Jadid», une nouvelle formation politique non agréée, a, quant à lui, fait savoir dans un communiqué que le discours du Président n'a pas été convaincant. «Le pays n'a pas le temps de patienter que des experts viennent réfléchir sur des amendements nécessaires à une Constitution malmenée depuis plusieurs années, et jamais respectée», a-t-il noté, relevant, par ailleurs: «que la classe politique ne réclame pas la révision de la loi électorale, mais réclame la fin de la pratique illégale et du bourrage des urnes». Et de souligner enfin: «Où est la liberté d'informer lorsque l'audiovisuel national demeure sous le monopole exclusif du gouvernement?». Se joint à cette position, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohammed Saïd. Le PLJ a relevé dans le discours du président de la République «quatre remarques fondamentales» remettant en cause la capacité des institutions de l'Etat à mener à bon port les réformes annoncées par le chef de l'Etat. «Le cadre institutionnel désigné pour la réalisation des réformes annoncées est un cadre obsolète et dépassé», a noté le PLJ dans son communiqué, ajoutant que «l'élargissement de la consultation en dehors de ce cadre obsolète ne sera que de pure forme et n'aura d'objectif que la reconduction d'un nouveau système». Et de signaler également que le renouveau souhaité par le Président, exhorte certes la classe politique «à activer dans le cadre de la Constitution, mais malheureusement c'est le pouvoir même qui ne respecte ni les institutions élues ni les lois du pays». Enfin, le PLJ appelle toutes les forces vives du pays à maintenir la mobilisation pour asseoir les changements attendus et réclamés. De son côté, le RCD n'a pas apprécié le discours du Président. L'intervention de M.Bouteflika a le mérite de confirmer une donnée, à savoir «le système algérien est fossilisé». Plus grave encore, souligne le communiqué du RCD, «la corruption qui gangrène l'Etat et la société, les manifestations violemment réprimées, la misère sociale, la détresse de la jeunesse, la censure qui étouffe la nation n'ont malheureusement même pas été évoquées». Et de juger enfin que la révision de «la Constitution subira les mêmes procédures que les précédentes: la scène politique, noyée par une multitude d'intervenants décongelés pour la circonstance».