Une économie de 50% sur la facture d'importation de médicaments est enregistrée en 2010. «La récréation est finie...», c'est en usant de cette métaphore que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès a évoqué un éventuel «arrêt définitif» de l'importation des médicaments. Il a toutefois ajouté: «Il n'est pas interdit d'importer, mais au bout de deux ans l'opérateur algérien doit s'impliquer avec un partenaire investisseur.» Dans son discours inaugural du 14e Salon international du médicament et de l'équipement médical, «Simem», qui a ouvert ses portes hier au Palais de la culture (Alger), Ould Abbès s'est félicité que la couverture en médicaments atteigne aujourd'hui «35 à 37% des besoins nationaux» et d'ajouter que «l'objectif inscrit dans le plan quinquennal 2010/2014 vise un taux de 70%». Le ministre, qui s'exprimait devant un parterre composé, notamment de cadres du secteur et de diplomates, dont notamment l'ambassadeur du Brésil à Alger, Henriqué Sardinha Pinto, a félicité les organisateurs de ce salon professionnel, qui permettra, a-t-il dit, de «s'informer sur les dernières technologies en la matière, de tisser des contacts tant avec des opérateurs nationaux qu'avec de potentiels partenaires étrangers présents au salon.» Décriant la facture salée des importations de médicaments, il citera les chiffres effarants de 2,5 milliards de dollars en 2010. Il dira que 100 millions de dollars ont pu être économisés grâce à l'effacement de plusieurs surfacturations et de nombre d'accessoires que l'on peut produire en Algérie. «Nous devons encourager l'investissement car nous allons vers une industrie du médicament. Ces incitations se traduisent sur le terrain comme dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah (Alger) par l'accès au foncier, de grandes superficies pour installer des laboratoires, une défiscalisation de cinq ans accompagnée d'un abattement fiscal de la TVA.» Le commis de l'Etat n'a pas manqué de souligner que le «médicament est un produit stratégique et une des composantes de la sécurité nationale.» Il a évoqué ainsi «la mort d'un million d'enfants irakiens pour manque de médicaments et non pour sous-alimentation, suite au blocus total en vigueur de 1990 à 2003». Pour atteindre l'objectif souhaité en 2014, «une mobilisation totale des compétences est exigée comme le sont un transfert de technologie et une transparence la plus totale à travers le concours de l'Etat, en fonds propres ou en partenariat avec un étranger». Le ministre a mis en avant les premiers résultats de la mise en place du Crédoc qui «commence à porter des fruits avec plus de visibilité dans une politique axée sur la transparence dans le secteur». Il a profité de l'opportunité du salon pour annoncer «l'importation de 60 accélérateurs brésiliens de 3e génération pour le traitement du cancer». Afin d'aboutir à une coopération fructueuse, tout accord partenarial d'importation de matériel médical sophistiqué, doit être obligatoirement accompagné par une clause prévoyant «un transfert technologique, la formation, et la maintenance sur place», a par ailleurs, souligné le ministre. Lors de la visite du salon, Ould Abbès s'est particulièrement intéressé, entre autres, aux appareils dits «blocs de laboratoires intégrés» en déclarant que les 170 hôpitaux à bâtir pendant le quinquennal, auront besoin de cet équipement de haute technologie. Il a instruit sur place ses collaborateurs pour contacter les responsables des hôpitaux de Batna et Thénia, qui sont en phase de finition, afin de planifier un équipement en ces produits.