Ces augmentations qui vont de 60 à 120% sont applicables depuis le 15 mars dernier. Pour faire face à une situation désastreuse prévalant en son enceinte, une augmentation des tarifs portuaires a été effectuée récemment. Ces augmentations, qui vont de 60 à 120% sont applicables depuis le 15 mars dernier, selon une note d'information interne datée du 30 mars dernier et diffusée le 17 du mois en cours. Ces augmentations sont considérées «excessives et abusives» par les clients de l'Epal d'autant plus qu'elles ne sont aucunement justifiées par une contrepartie sachant que l'Epal est une société de prestation de services. Même si les opérateurs le fuient, le port d'Alger, demeure saturé. «D'après l'audit du commissaire aux comptes qui a tiré la sonnette d'alarme, le port est déficitaire car les charges sont supérieures aux rentrées du port», selon une source bien informée. Dans ce contexte, l'entreprise risque de faire l'économie d'attribution de la prime de bénéfices annuelle mais il se peut également que l'entreprise envisage la compression du personnel et des mises en retraite anticipée. Alors que le ministre des Transport, Amar Tou, a déclaré récemment à l'APN que «le port d'Alger ne connaissait plus aucun engorgement depuis l'entrée en vigueur de la décision ministérielle qui permet l'orientation de certains produits importés vers d'autres ports que celui d'Alger». Malgré la baisse des importations et le fait qu'il soit boudé par les importateurs, plus de 11.000 conteneurs stockés depuis plus d'un mois stagnent encore au port. Pour dégager la rade, les navires entrent aux quais sans être déchargés. «Certes les bateaux accèdent aux quais mais, ils passent de longues périodes avant qu'ils soient déchargés», selon un consignataire. Et d'ajouter: «Cette situation nous pénalise énormément». Il va sans dire que ce long stockage provoque un dérèglement certain dans la chaîne d'approvisionnement et va jusqu'à créer des pénuries et la flambée des prix de certains produits sur le marché. Une grève des dockers est d'ores et déjà annoncée. Ces derniers et autres employés de l'Entreprise portuaire d'Alger en colère menacent de déclencher une grève si la direction persiste dans son refus de répondre à leurs doléances. Ils veulent obtenir des primes et un repos compensatoire lorsqu'ils effectuent un travail de nuit. Les 3000 travailleurs du port ne lâchent pas prise. Ils veulent une prime de tonnage, une prime de salissure et une prime de risque. La situation se complique encore plus lorsqu'il s'agit des contractuels et des journaliers. Devant la baisse du volume de trafic au port d'Alger, les journaliers n'ont que peu de travail à effectuer. Ils gagnent 1000 DA par jour. Il leur arrive de ne travailler qu'un jour pendant tout le mois. Les journaliers ont des contrats de 3 mois. Les agents de pilotage qui manoeuvrent les bateaux au port ont aussi leurs primes comme les klarkistes et ils soutiennent les revendications des dockers. Par ailleurs, le ministre a indiqué à l' APN que les quais d'Alger seront réaménagés de manière à accueillir les grues de port qui seront acquises par le partenaire World Port Dubaï en vue d'accélérer la cadence du chargement et du déchargement des navires.