Le RCD, le FFS et le PT ne semblent pas satisfaits de la manière avec laquelle sera révisée la Constitution. La révision de la Constitution risque de se faire sans les partis de l'opposition. Ni le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ni le Front des forces socialistes (FFS), ni le Parti des travailleurs (PT) ne semblent satisfaits de la manière avec laquelle le texte fondamental sera révisé. La feuille de route tracée par le Président Abdelaziz Bouteflika qui se base sur l'amorce de consultations entre les partis politiques et des personnalités nationales chapeautées par le président du Sénat dans la perspective de cette révision, n'est pas du goût des partis de l'opposition. «Ces consultations politiques seront notamment l'occasion de recueillir les vues et propositions des partis et des personnalités sur l'ensemble des réformes annoncées, et notamment sur la prochaine révision de la Constitution», a annoncé, en effet, le communiqué du Conseil des ministres du 2 mai 2011. Le communiqué ajoute qu'une commission compétente, qui sera destinataire des propositions et suggestions des partis et des personnalités sur ce dossier, sera désignée par le chef de l'Etat pour prendre en charge cette mission. Le RCD a décidé de ne pas participer aux consultations que mènera la commission en vue de présenter les conclusions au chef de l'Etat. Ce parti considère que le dernier Conseil des ministres a plus délivré un message politique qu'il n'a invité à une perspective mettant l'action politique au diapason des légitimes espérances du peuple algérien et des évolutions historiques de l'heure. Cette formation qui fait partie de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) a proposé, dans le cadre de cette Coordination, la tenue d'une conférence nationale pour désigner un Conseil national de transition démocratique (Cntd) en vue d'un changement radical du système politique. Selon la Cncd, le Conseil de transition aura pour mission de dissoudre toutes les institutions élues, de nommer un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes et d'engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d'une Constitution qui sera proposée au peuple algérien par voie référendaire. Pour sa part, le PT craint que la prochaine Constitution ne traduise pas les aspirations de la population. Le parti de Louisa Hanoune a émis des réserves quant au risque de voir la commission chargée de mener les consultations se transformer en parlement parallèle ou en constituante désignée. Car, a-t-il expliqué dans un communiqué, «le secrétariat politique considère que c'est effectivement à une vraie Assemblée nationale, issue de vraies élections libres et démocratiques, non entachées par la fraude et le mélange entre l'argent et la politique, qu'échoit la lourde responsabilité d'élaborer ou d'amender la Constitution». Critiquant avec virulence l'APN «qui n'est pas représentative», le PT estime que «la mise sur pied d'une commission et par-delà les compétences, ne saurait résoudre le problème de la crédibilité qui fait cruellement défaut à l'APN». Même s'il ne le dit pas franchement, le communiqué du PT laisse entendre que ce parti ne participera pas à ces consultations. Proche de la position du PT, le FFS a déjà annoncé qu'il ne participerait pas à ces consultations, affirmant que la révision de la Constitution n'est pas sa priorité. Invité le 26 avril dernier à la Chaîne III de la Radio nationale, le premier secrétaire national de ce parti, Karim Tabbou, a tranché en déclarant que le FFS ne ferait pas partie de la commission qui sera chargée de la révision constitutionnelle. Réitérant la revendication de sa formation pour une constituante en vue d'élaborer une Constitution qui «sera l'émanation de la volonté populaire», M.Tabbou a affirmé que le problème de l'Algérie n'a jamais été le contenu d'une Constitution.«Le FFS a choisi d'exister là où le peuple bouge, et pas dans les commissions bureaucratiques destinées à arranger les affaires internes au pouvoir», a déclaré M.Tabbou pour couper court à toute spéculation.