Cette maladie constitue un vrai problème de santé publique en touchant un Algérien sur douze. «Le rhumatisme touche environ trois millions de personnes en Algérie», a déclaré, jeudi, M.Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en marge de l'ouverture du 6e congrès de la Ligue africaine des associations de rhumatologie. Qualifié de véritable problème de santé publique «le rhumatisme affecte toutes les tranches d'âge», a ajouté le ministre. Malgré la disponibilité de nombreux centres et moyens matériels, la prise en charge reste encore insuffisante pour couvrir l'ensemble des besoins. D'où l'importance accordée par l'Etat à la lutte contre cette maladie. A la faveur de ce congrès, les organisateurs veulent relever le niveau et développer la rhumatologie en Algérie. A travers, notamment, une meilleure sensibilisation des praticiens ou spécialistes et de la population sur la nécessité de diagnostiquer la maladie à temps pour éviter d'éventuelles complications. Une conférence sur ce thème est prévue pour la semaine prochaine à Genève. M.Djamel Ould Abbès en a fait l'annonce en précisant que les recommandations issues de ce congrès seront présentées à l'occasion de la tenue de ce rendez-vous initié par l'OMS. Dans un entretien qu'elle a accordé à l'APS, Mme Chafia Mekhloufi, professeur en rhumatologie à l'hôpital Lamine-Debaghine de Bab El Oued, a beaucoup insisté sur la maladie et surtout sur le «diagnostic précoce». Selon elle, «le diagnostic avec certitude est vivement recommandé pour que cette pathologie n'évolue pas en handicap nécessitant la pose d'une prothèse». Autrement dit, le recours à un diagnostic aussitôt que la maladie se déclare est jugé indispensable voire salutaire. Car seul un dépistage précoce peut permettre une prise en charge immédiate et éviter des complications. Citant l'exemple des pays développés, la spécialiste en rhumatologie est pour ce type de traitement «afin, précise-t-elle, d'éviter les interventions chirurgicales qui coûtent cher à l'Etat et au Trésor public». De nombreux malades ne se présentent chez le médecin ou spécialiste qu'une fois la maladie parvenue à un stade parfois très avancé et les dégâts, dans ce cas-là, sont jugés irréversibles. «Les parties du corps sont immédiatement déformées et entraînent un handicap». La pathologie de la main préoccupe en tout cas, beaucoup les médecins qui conseillent les gens de prendre soin de cet organe qui peut être touché par certaines affections des os. A cela s'ajoute le manque de centres spécialisés qui indispose les malades déjà très affectés par l'inefficacité des médicaments existants qui n'agissent plus sur la douleur pour en atténuer l'effet. Ce sixième congrès de la Ligue africaine des associations de rhumatologie revêt, à ce titre, une importance particulière. Plus de quatre cents spécialistes algériens et étrangers y sont invités. Durant trois jours, ils débattront du rhumatisme qui, comme l'a souligné M.Djamel Ould Abbès, constitue un véritable problème de santé publique».