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De la technicité à la poésie, la force du propos!
PROJECTION DE COURTS METRAGES DE L'ATELIER TRANS-MAGHREB
Publié dans L'Expression le 09 - 05 - 2011

Si d'aucuns l'ont fait en trois mois, Trans-Maghreb l'a fait en un mois à peine, alors l'attente en valait la chandelle.
Samedi dernier, la Cinémathèque algérienne accueillait la projection d'une pléthore de courts métrages réalisés dans le cadre de l'atelier Trans-Maghreb qui porte symboliquement le nom de l'autoroute qui dessert le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Initié avec le concours de l'Aarc, les associations Belle-Ville (France), Project'heurts (Algé-rie), et Katia Kameli, artiste vidéaste franco-algérienne. Seul hic, un film manquait à l'appel pour raisons techniques. Comme son nom l'indique, Trans-Maghreb est un projet qui se veut une plate-forme de formation, de réalisation et de production vidéo à Alger, lequel à permis aussi à quelques stagiaires de se perfectionner dans l'art du montage et du scprit.
Durant un mois des intervenants professionnels, mais aussi des techniciens du plateau de tournage ont permis à des réalisateurs, dont certains étrennaient le monde du 7e art de se familiariser avec la caméra et de tourner leur film dans de bonnes conditions malgré quelques caprices d'un climat pas très clément au mois d'avril.
Le but était de «construire le regard de jeunes réalisateurs, que celui-ci appartienne à la fiction, au document ou à la poésie», nous apprend-on.
Après le succès de «Bladi in Progress», en 2006, suite auquel des réalisateurs ont confirmé leur talent (Hassan Ferhani avec Les Baies d' Alger, Amina Zoubir avec Prends le bus et regarde, etc.) une nouvelle édition s'imposait en portant cette fois «une ouverture, une circulation et une collaboration entre les trois pays d'Afrique du Nord».
Poésie et métaphore
Une équipe dynamique a su prendre à bras-le-corps ce projet et le conduire à terme faisant fi de tous les obstacles que peut rencontrer un cinéaste en Algérie (casting, autorisation de tournage...).
En dépit de tout ça, on peut tirer chapeau à Trans-Maghreb qui a su mener le projet de main de maître. Les films projetés samedi dernier devant une salle comble rivalisaient d'ingéniosité en termes d'approche et de démarche esthétique.
Le premier court métrage que le public a découvert est celui de Sofia Djama. Un film au titre énigmatique, Les 100 pas de Monsieur X. A l'aube, Monsieur X, accompagné de son ami Jorg le Suédois, se promène sur une plage inconnue. L'un parle l'arabe et l'autre un dialecte congolais. X se rend compte que ses pas ne laissaient aucune trace derrière lui sur le sable, contrairement à son ami Jorg. X qui devient l'ombre de son ami veut absolument retrouver ses traces, sans doute la preuve de son existence sur cette terre. Parviendra-t-il et de quelle façon?
Le film aurait pu avoir comme seul décor ces deux personnages, mais une femme en maillot, courant sur le sable suggère la boucle du temps et son cercle vicieux incessant. Un film qui inspire, mais ne montre pas. Tel est le défi de la plupart de ces films que Trans-Maghreb a produits. Car loin de tomber dans la facilité, matérialiser une idée et la porter à l'image peut paraître fastidieux et bien laborieux, c'est le pari gagné des films que l'on a vus.
Dans Les Pieds sur terre de Amine Hattou, un jeune homme souffre d'un mal incurable: voler...Un handicap de taille qui l'empêche de vivre normalement. Il se surprend parfois à être plaqué contre le plafond de sa chambre.
«Rejetant l'idée de grandir et de se soumettre aux lois naturelles et humaines, la gravité ne semble exercer aucune force sur lui.
La vie au quotidien lui parait de plus en plus compliquée», dit le synopsis.
«Le film met en exergue la jeunesse en apesanteur», confie le réalisateur. Le jeune homme se rend chez le médecin. A sa sortie, un enfant ailé est assis à même le sol. Alors que l'adulte désire cesser de voler, l'enfant, bien au contraire, aspire quant à lui, à voler de ses propres ailes. Enfin, alors qu'il trouve du travail, ses oreilles se mettent à capter en amplifiant tous les sons à côté de lui. Devenant terre à terre, peut-être le jeune homme développerait t-il un autre sens finalement qui le différencierait des autres? Mais pourquoi vouloir être à tout prix comme les autres? force une belle allégorie humaine que Amine Hattou a su agréablement porter à l'écran.
Dans Square Port Saïd de Fouzi Boudjemai naît une complicité silencieuse entre un jeune homme, une jeune femme et un enfant dans un bus. Un geste, un regard et l'histoire se noue jusqu'à la station prochaine.
Les tickets du bus deviennent ce lien avec cette fille que le garçon transforme en une sorte d'origami. La fille, qui esquissait un sourire au début, fait la moue lorsqu'il tend à la petite fille, cette vision d'avion par peur sans doute d'inculquer à sa petite soeur cette envie de partir très tôt. La vie devant soi sera-t-elle belle et facile pour autant? Un détail dans le film suggère tout le poids social à mener à bien sa vie et fonder un foyer en Algérie. Un message fort envoyé à travers un court métrage à l'apparence tout innocent, mais si subtil que cela le rend attendrissant. Attachant et méditatif même.
Regard et esthétisme
Dans Freedom, le réalisateur tunisien, Khaled Hafi nous fait découvrir Mohammed, un jeune pêcheur de la baie d'Alger, lequel est atteint de la maladie de «l'émigration». Il décide de rejoindre l'autre rive avec son amie à bord de sa barque. Quand la mère de Mohammed découvre les projets de son fils, elle décide de le faire soigner. Le médecin lui prescrit des médicaments: des cachets du nom de Visa, un sirop Plein Emploi et des suppositoires portant le nom Freedom..
La vision du jeune homme change d'un coup. Il voit la vie en rose et refuse finalement de partir. Le placébo contre le fléau des harraga semble marcher et l'illusion de cette chère liberté est bradée en suppos!
Une audacieuse idée que le réalisateur, venant du pays de la révolution du Jasmin a su traiter avec humour et intelligence. Implicitement, ces films portent en eux des propos sensés et tendent à dénoncer des vérités socio-politiques de façon prodigieuse.
Loin de faire comme certains, dans l'étalage des moyens technique, la force des films de l'atelier Trans -Maghreb réside dans cette force du propos qui est arrivé à bon port avec grâce et détermination.


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