Initiative n Un projet de réalisation et de production dans le domaine de l'audiovisuel sera lancé au mois de septembre. Ce projet, initié par Katia Kameli, une artiste-vidéaste, sera intitulé «Trans-Maghreb». L'objectif consiste en une plateforme, la mise en place d'un espace – et d'un réseau – de formation dans le domaine de l'audiovisuel : réalisation et production. Il concerne notamment l'aspect technique de ces deux volets de l'audiovisuel dont la formation sera assurée par les professionnels du secteur en direction des jeunes et des amateurs de l'image. Encadré et suivi par les deux associations Belle-Ville (France) et Project'heurts (Béjaïa/Algérie), ce projet, auquel s'associeront de jeunes algériens, marocains et tunisiens, se présentera comme une opportunité mettant en pratique une expérience de réalisation rentable et constructive . Les candidats sélectionnés seront invités à participer à un workshop d'un mois à Alger qui se déroulera en trois étapes : réécriture des scénarios, tournage et montage. A noter que suite au lancement du projet, une soixantaine de scénarios provenant d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, ont été réceptionnés. «Trans-Maghreb» se présente comme un workshop dans le domaine de l'audiovisuel, identique à celui déjà lancé en 2006 – toujours par Katia Kameli –, à savoir «Bledi in Progress». L'un étant le prolongement de l'autre, il s'inscrit donc dans la continuité. A l'issue de cet atelier à la fois de formation et de création, cinq films ont été réalisés et présentés, à savoir Baloon d'Abdelkader Ensaad, Babel de Khaled Benaïssa, Les baies d'Alger de Hassen Ferhani, Prends le bus et regarde d'Amina Zoubir et Le tombeau de la mémoire de Guyslane Cherffedine. Ces productions d'amateurs ont toutes trouvé une visibilité dans plusieurs festivals internationaux, tels que ceux de Tanger, Clermont-Ferrand et bien d'autres encore. Ces films, jugés œuvres artistiques, sont considérés comme exceptionnels, en ce sens qu'ils ont permis d'instaurer une dynamique dans l'activité de la réalisation et de la production audiovisuelles : des films ont été réalisés et des jeunes cinéastes se sont distingués à travers le produit filmique. Un amateur de l'image, tel que Khaled Benaïssa, doté de talent et d'imagination et surtout d'une sensibilité esthétique, a pu se frayer un chemin dans ce monde de l'audiovisuel en réalisant, soulignons-le, d'autres courts-métrages, à l'exemple de ‘Sektou' qui a remporté plusieurs distinctions dans les forums internationaux. Cela lui a également permis de monter sa propre société de production à Alger. Si «Bledi in Progress» était local, «Trans-Maghreb» est une initiative décloisonnée. Elle s'ouvre aux trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) et ce, pour un partenariat meilleur et effectif ; en vue de booster les échanges culturels et artistiques entre ces trois pays limitrophes. Ce projet permettra aux jeunes réalisateurs de fabriquer, de produire leur propre image, à l'opposé de celle montée et véhiculée par le regard occidental. C'est donner, de l'image fabriquée, un point de vue autre que celui imposé par les médias occidentaux, un regard propre et authentique orienté sur son propre vécu. Et aussi redynamiser l'espace cinématographique et artistique maghrébin. Yacine Idjer