La vie partisane semble être entrée en léthargie en ce mois de ramadan. La vie partisane semble être entrée en léthargie en ce mois de ramadan, en Kabylie, et le mouvement des ârchs connaît une certaine «accalmie» dans ses actions. D'ailleurs, la réunion de l'interwilayas qui devait se tenir à Chabet El-Ameur, dans la wilaya de Boumerdès, ne l'a pas été pour des raisons techniques et est, de ce fait, reportée à jeudi prochain à Tizi Rached. Certes, de toutes les wilayas impliquées dans la protesta, seules celles de Béjaïa et de Tizi Ouzou apparaissent comme étant les plus structurées. Alger et Boumerdès, donnent l'impression de n'être pas aussi organisées et Bouira traverse quelques problèmes. En fait, et à bien analyser la situation c'est tout le mouvement qui semble être à la croisée des chemins. Bien entendu, cela a commencé avec le «retrait» des délégués d'obédience FFS et cela s'est accentué avec une certaine mainmise du RCD et du MAK sur le mouvement, sans compter la série d'arrestations de délégués et la lassitude de la population. L'une des facettes qui montrent, de jour en jour, cette «fatigue» des citoyens, c'est le calme plat enregistré dans pratiquement toutes les daïras du sud de la wilaya et le retrait de la Cadc, de la coordination de Tigzirt, chapeautée par Mohand Saïd Zeroual. Ces derniers jours, une rumeur se fait insistante et fait part de contacts, entre le pouvoir et les ârchs. Evidemment, cette rumeur est fortement démentie, mais selon des observateurs assez sérieux, «il n'y a pas de fumée sans feu.» Et d'ajouter que depuis quelques jours, certains délégués «auraient des téléphones mobiles». Il est vrai que cela ne constitue pas une preuve, mais toujours est-il que des interrogations demeurent. Sans doute, que d'ici à la tenue de la rencontre de l'interwilayas à Tizi Rached, on pourra en savoir un peu plus. Par ailleurs, dans le cadre de la continuité de ses activités, tendant à faire pression sur le pouvoir dans le but de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, la Coordination des ârchs de Larbaâ Nath-Irathen a lancé un ultimatum à ceux qu'elle considère «comme des indus élus». Dans cet ultimatum, la coordination donne 72 heures à ces élus «pour remettre publiquement leur démission». La coordination demandent aux citoyens de Larbaâ Nath-Irathen «de boycotter les APC de Larbaâ Nath-Irathen et d'Irdjen et invite les commerçants à respecter la mise en quarantaine des élus». De son côté, le parti de M. Hocine Aït Ahmed continue à «faire ce qu'il a à faire» comme le souligne son premier secrétaire fédéral, M.Mourad Kacer. La tenue du conseil fédéral, la semaine écoulée, a permis au premier secrétaire de présenter son exécutif. Il est d'ailleurs programmé pour aujourd'hui une séance de travail, la première de cet exécutif. Au menu outre l'installation des diverses commissions fédérales, l'examen des étapes à franchir pour permettre à la Fédération de mieux peaufiner ses préparatifs, en vue des partielles. L'autre formation politique à préparer «lentement et sans faire de vagues» les partielles, est le FLN. Le RND, donnant l'impression de vouloir d'abord observer l'évolution de la situation. Certes, le mouvement des ârchs s'est officiellement positionné pour le rejet de ces partielles, mais tout le monde reste pénétré de l'idée que «les uns et les autres : le pouvoir et le mouvement sont réellement mûrs pour une éventuelle prise de langue!» Mais pour ce faire, il semble que le pouvoir doit faire part de «signaux assez forts!» L'on s'attend, comme rapporté dans notre édition d'hier «à ce qu'une déclaration soit faite dans quelques jours, par une haute personnalité, appelant ainsi à la concrétisation de la plate-forme d'El-Kseur». Il est donc fort possible que dans le ciel kabyle, depuis bientôt deux ans, chargé de nuages, se dessine une éclaircie.