La Kabylie traverse, un peu comme tout le pays, une période de léthargie, au plan politique. Seuls, le FFS pour les forces partisanes, et les ârchs continuent, avec plus ou moins d'intensité, notamment pour le mouvement des ârchs, à animer quelque peu la scène. Un fait est certain, c'est l'absence quasi totale du RCD, une absence que le MCB décrète unifié par le RCD, essaie, apparemment en vain, de combler, en se donnant «pour seul mot d'ordre» la lutte contre l'aile animée par M.Ould Ali El-Hadi. Une aile qui développe une activité certaine sur le terrain. Le parti de Sadi a, il faut le souligner, perdu de sa force de frappe, en perdant des militants aguerris et qui durant de longues années l'ont maintenu à bras-le-corps. Désormais, en Kabylie, les uns et les autres parlent du RCD au passé! Depuis quelques mois, les bureaux communaux de cette formation partisane ont baissé rideau, ses militants ou ce qu'il en reste ayant investi le mouvement des ârchs, comptant le faire tomber dans l'escarcelle du parti, ce qu'ont compris les animateurs du MAK, qui fournissent, eux aussi, les mêmes efforts. C'est ce combat pour le contrôle du mouvement qui a, en sus du retrait des délégués apparentés au FFS, précipité les ârchs dans la léthargie, le dysfonctionnement et leur divorce de plus en plus prononcé d'avec la population. Le parti de M.Hocine Aït Ahmed a su se sortir du bourbier dans lequel des forces externes au parti ont voulu le précipiter. En optant pour la participation aux locales, le FFS a pu se donner les moyens de se regonfler et de continuer à mieux se structurer. Ainsi, et au niveau de Tizi Ouzou, on constate ce regain d'activité du plus vieux parti d'opposition, avec à la clé un retour de sympathie certain de la population. Certes, les ârchs ou du moins certains membres des ârchs cultivent envers ce parti, un très fort ressentiment. Mais la population, fatiguée par cette ornière qui a fait plus piétiner la région et, partant, le combat pour la démocratie, reconnaît au FFS outre un certain courage, en s'élevant contre les positions extrémistes défendues par certains «délégués» qui ne développaient qu'une seule position: celle de l'émeute, et par le fait, également, qu'il essaie, avec plus ou moins de bonheur, de transcrire sur le terrain ses visions: nationalistes et démocratiques. En revenant avec force sur le terrain, le FFS et notamment la fédération de Tizi Ouzou, avec à sa tête le jeune premier secrétaire fédéral, Mourad Kacer, qui a su et pu s'entourer de militants de valeur, a fait que le FFS est reparti à l'assaut de la Kabylie profonde. L'accueil des populations démontre combien l'empreinte de ce parti est réelle. En cette période de ramadan, plusieurs sorties ont été enregistrées et le siège de la fédération ressemble à une ruche. cela, il faut ajouter le «retour» au bercail de plusieurs anciens militants qui, un certain temps, avaient pris quelque recul. Selon des responsables de ce parti, «le cap est actuellement mis sur les partielles!». Des réunions se succèdent et la commission fédérale pour les partielles s'est ainsi retrouvée hier, sous la présidence du premier secrétaire fédéral, à peaufiner tout un programme préparatoire. Le FFS entend récupérer le maximum de communes ce qui est une ambition légitime et à sa mesure. Par ailleurs, le mouvement des ârchs s'est réuni en conclave extraordinaire, hier à Tizi Rached. Au menu des travaux, outre les préparatifs de la manifestation du 10 décembre devant la représentation onusienne, où une lettre adressée à M.Kofi Annan, serait, en principe remise, après une marche que les ârchs entendent mener de la Place du 1er Mai jusqu'à la représentation de l'ONU. C'est l'action prévue pour le jour de l'Aïd qui sera discutée. Les «délégués» des ârchs organiseront, le jour de l'Aïd, un sit-in devant le tribunal, avec un enchaînement symbolique des délégués. Toutes ces actions se veulent une exigence de la libération immédiate et inconditionnelle des détenus du mouvement. Enfin, des sources affirment que «les tentatives de dialogue, menées par des émissaires du pouvoir, tant à Béjaïa qu'à Tizi Ouzou, semblent buter contre les positions jugées radicales des ârchs». Ces derniers disant s'en tenir à «la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, avant tout dialogue!». Il reste que malgré tout, la Kabylie espère et souhaite une sortie rapide de crise et pourquoi pas une sortie honorable au profit de la démocratie et du pays entier.