Le livre pose problème et l'imposition d'une taxe élevée par l'Etat n'est pas le moindre. La faiblesse du système à l'incitation de consommation du livre, à l'importation et à la production du livre, sa pénurie et la perte du lectorat, la lenteur de la distribution, sont autant de paramètres examinés par le forum d'El Youm et qui expliquent, selon les participants le pourquoi de l'échec du livre en Algérie. D'aucuns ont aussi mis l'accent sur le désengagement de l'Etat. Ce sont là quelques-unes des questions abordées lors de la rencontre-débat co-animée, lundi dernier, par le forum d'El Youm et les Editions Chihab. Ce premier rendez-vous qui a pris, cette fois-ci, un aspect culturel a été axé autour du thème «La politique du livre en Algérie». A l'occasion plusieurs acteurs de la chaîne du livre ont été conviés à ce débat, dont Mme Djenass représentante du ministère de la Communication et de la Culture, le syndicat national des éditeurs, et des professionnels du livre, l'association des libraires algériens pour ne citer que ceux directement intéressés par la politique du livre en Algérie. Interrogés sur l'objectif de cette rencontre, les participants estiment que «La politique du livre en Algérie», -ou ll'absence de politique? constitue actuellement l'une des préoccupations les plus importantes du secteur, d'autant qu'elle est au croisement de plusieurs activités concernant cet espace de connaissances.Dans ce contexte estiment les participants, il est indispensable que soit élaborée cette politique, afin d'aboutir à une loi cadre. Lors de cette rencontre, le débat autour de «la politique du livre en Algérie» a pris différentes couleurs. De l'avis de l'une des représentantes de l'association des libraires algériens, la problématique du livre est inhérente au développement du marché. Explication: il s'agit selon notre interlocuteur de «favoriser l'échange entre libraires, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, l'assouplissement dans la procédure de l'importation, revoir la procédure de la TVA dans notre pays (elle est censé encourager l'accès aux livres) dont le taux estimé à 7%, demeure trop élevé pour un pays sous-développé, comparé à la France où la taxe est évaluée à 2%, enfin l'intervention de l'Etat qui doit, inévitablement, agir sur les textes et la révision du registre du commerce (la loi de finance est une catastrophe pour le secteur, indique-t-elle) pour l'importation du livre». Cependant, de l'avis du directeur de la Bibliothèque nationale du Hamma, Amine Zaoui, «Le problème de la politique du livre en Algérie se situe plutôt en la lenteur de la distribution du livre, précise-t-il (...) En ce moment, près 12 bibliobus existent, mais qui ne circulent pas, pour cela, il est indispensable de faire circuler ce genre de véhicule afin de toucher le plus grand nombre de lecteurs à travers tout le territoire. De son côté, le Syndicat des professionnels du livre, représenté par Mlle Radia dira que le problème du livre est un travail de longue haleine qui demande la mobilisation de tous les secteurs. A cet effet, le Syndicat des professionnels du livre organisera en partenariat avec L'Unesco, les premières assises du livre. Selon elle, cette manifestation aura lieu, le 11 du mois prochain, et s'étalera jusqu'au 18. Les assises porteront sur l'état du livre en Algérie (relancer le débat sur le livre), la sensibilisation des autorités publiques à savoir les ministères de la Culture, des Finances, du Commerce et autres, concernés en amont ou en aval par la politique du livre. Présentement le livre en Algérie demeure tributaire autant de la volonté politique de l'Etat que des conditions économiques du pays.