La question des extraditions, un grand problème européen Un Algérien, présumé membre du GIA, vient de déclencher une bataille judiciaire entre Paris et Berlin. C'est pratiquement une histoire identique à celle de Rachid Ramda, actuellement détenu par la justice française. Pour Abdallah Kinaï, il s'agit des mêmes arguments de la part de la justice française qui semble avoir beaucoup de peine à convaincre les juges allemands et anglais. Les français donnaient en tout cas l'impression d'attendre avec impatience la libération de Abdallah Kinaï, réclamé depuis son arrestation il y a quelques mois en Allemagne. Dès que la justice allemande a ordonné la libération de cet Algérien, soupçonné d'être lié aux réseaux du GIA en Europe, la justice française a aussitôt formulé une nouvelle fois une demande officielle pour son extradition. La réponse du porte-parole du tribunal de Stuttgart a été immédiate. Pas d'extradition «pour manque de preuves». En dépit des demandes incessantes de la justice française qui considère Abdallah Kinaï, comme un mem- bre important du GIA algérien, le porte-parole du tribunal de Stuttgart, M.Joachim Saam a, en effet, déclaré que «les autorités françaises ne sont toujours pas en mesure de fournir des détails précis sur les agissements présumés de Kinaï et les implications avec le GIA». Le tribunal avait besoin de ces informations pour savoir si le suspect était passible de poursuites au regard de la loi allemande, condition nécessaire pour approuver son extradition. Selon ce porte-parole, la France n'avait pas fait savoir si elle fournirait d'autres informations. Pour rappel Abdallah Kinaï a été interpellé le 1er juillet à Stuttgart, dans le sud de l'Allemagne, dans le cadre d'un mandat d'arrêt international. En mars dernier, Kinaï avait été condamné à Paris par contumace à cinq ans de prison pour sa «participation à une organisation criminelle préparant une attaque terroriste». Ayant fait des efforts considérables pour venir à bout des réseaux terroristes qui menacent les villes de l'Hexagone, la France tente désespérément de récupérer les terroristes du GIA qui ont participé aux attentats de Paris de 1995. Un ultime moyen de comprendre le phénomène terroriste qui a pris des proportions incontrôlables, notamment dans les banlieues des grandes villes. Le refus de la justice britannique de livrer Rachid Ramda, cité selon les enquêteurs français par le fameux Djamel Beghal arrêté après les attentats du 11 septem- bre comme étant le financier des attentats de Paris en 1995, et le procès très médiatisé de ce réseau sont passés en fait avec un goût d'inachevé. Les enquêteurs français et à leur tête le juge Bruguière, n'ont pas pu convaincre les Anglais de leur livrer Ramda, et pourtant ils sont convaincus que le cours du procès pourrait changer. Bruguière avait affirmé que Ramda pourrait permettre d'élucider pas mal de choses sur les secrets du GIA en France et en Europe. Mais Londres, qui ne croit qu'aux preuves tangibles, reste insensible aux discours des Français même si celui-ci entre dans le cadre de la lutte internationale antiterroriste.