L´une des raisons de la venue à Alger du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, outre rompre l´isolement de son pays, a été d´obtenir le soutien de l´Algérie dans son combat pour le droit de l´Iran au nucléaire civil. Logiquement, l´Algérie, par la voix de ses plus hauts responsables, a réitéré son soutien à Téhéran dans l´affaire du nucléaire qui l´oppose à l´Occident. En réalité, la question du nucléaire montée en épingle par l´Occident -qui pointe un doigt sur l´Iran qui, selon lui, menacerait la sécurité du monde- n´est que de la poudre aux yeux pour mieux frapper les esprits et interdire à l´Iran -en fait à tout pays ne faisant pas partie de la sphère des puissants- l´accès à la technologie de pointe, à ce fameux «know-how» qui permet la croissance et le développement. En réalité, le combat de l´Iran pour son droit au nucléaire dans le cadre des conventions internationales, notamment le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), est celui de tous les pays de l´hémisphère Sud, pays laissés-pour-compte par l´Occident qui prétend limiter et contrôler leur savoir-faire dans ces domaines pointus de l´expérience scientifique. Aussi, le problème nucléaire iranien, comme cela a été le cas du nucléaire irakien (le site de Tamuz a été détruit en 1981 par Israël), se posera à terme à tout pays, non «agréé» par les puissances occidentales, qui arrive au seuil des connaissances et du savoir-faire nucléaires. Et cela peut être le cas de tout pays ayant le même niveau de développement que l´Iran. Si en 1998 l´Inde et le Pakistan, deux pays du Sud, ont fait exploser leur première bombe atomique, prenant par surprise (?) l´Occident, les Etats-Unis et l´Union européenne, singulièrement, ne tiennent pas à ce qu´une telle chose puisse se reproduire avec l´Iran, ou que d´autres pays dit du «tiers-monde» puissent acquérir ce fameux savoir-faire nucléaire qui ouvre la voie à la croissance, y compris dans son aspect militaire. Les grandes puissances nucléaires ont proposé, entre autres, à Téhéran de prendre en charge l´enrichissement de son uranium, partout ailleurs dans un pays «agréé» -comme la Chine ou la Russie- mais surtout pas en Iran. Or, l´Iran a persisté dans son ´outrageant´´ «défi (...) à l´appel de la communauté internationale, qui lui demande de cesser ses activités liées à l´enrichissement», comme l´expliquait un porte-parole du département d´Etat américain. Les pays de l´Occident, qui ne font pas mystère de leurs recherches dans des domaines très pointus de la science militaire -plus dangereuses pour la paix du monde que ne peut l´être la présumée «bombe» iranienne- se réservent le droit d´aller plus avant dans la maîtrise de ces recherches, mais s´offusquent de la prétention de pays «tiers» de s´adonner aux mêmes occupations. Or, Israël, le seul pays au monde exonéré des inspections de l´Aiea, de même que de se conformer aux exigences du TNP -auxquelles sont soumis tous les pays du monde sauf les cinq puissances nucléaires officielles- détient -selon tous les experts internationaux- un arsenal d´au moins 200 têtes nucléaires et s´adonne à la recherche nucléaire sans pour autant soulever le moindre courroux de cette «communauté internationale» (label de l´Occident et d´Israël) qui s´alarme dès qu´il s´agit d´autres pays que ceux auxquels elle a donné son quitus. Rien qu´à ce titre le combat de Téhéran pour son droit au nucléaire est exemplaire.