Croyant avoir trouvé l´alchimie de génie pour se refaire une santé politique, le MSP a plutôt dévoilé son amateurisme politique. Un amateurisme dangereux dont la mesure ou les retombées de ses initiatives ne sont pas pleinement mesurées. Comme celle qui vise à dépénaliser les actes de prêches avec l´objectif caressé de retrouver des tribunes bon marché et toutes prêtes pour haranguer les foules et leur vendre le ticket Hamas. C´est la seule voie qu´ont trouvée les stratèges de ce parti pour stopper le recul électoral de leur formation. Des stratèges qui ont même pensé entraîner l´adhésion des journalistes à leur projet en y accolant la dépénalisation des actes de presse. Une sorte de concomitance d´excellents rapports, pensaient-ils. Au-delà de la très haute opinion qu´ils se font ainsi du monde de la presse, les responsables du MSP ont surtout réussi à démontrer qu´ils ne reculent devant rien pour tenter de se faire une place sur la scène politique. Maintenant que le RND, par la voix de son secrétaire général Ahmed Ouyahia, a mis les points sur les «i» et déclaré que de toutes façons «une telle révision du Code pénal serait rejetée dans sa globalité» et que le projet du MSP n´a plus aucune chance de passer, il est utile précisément de s´appesantir sur ce qui est attendu des tribunes sans égales que représentent effectivement les prêches dans les mosquées. Des prêches qui ont un immense travail pédagogique à faire en direction de la population qui fait face à de multiples travers, fléaux et autres maux à grande échelle. Prenons par exemple l´hygiène. Comment comprendre que les imams ne forcent pas le trait pour condamner le manque d´hygiène dont se rendent coupables des musulmans pourtant astreints à des ablutions avant toute prière? Comment comprendre qu´ils ne forcent pas également le trait pour fustiger la violence entre musulmans? Une violence multiforme qui s´est abattue sur nous. Dans les stades. Dans la rue. Sur les routes. Comment comprendre l´abandon des vieux parents par leurs enfants? Etc. etc. Autant de fléaux contraires à l´Islam. Les Algériens sont pourtant très pieux. Ils ont l´oreille attentive aux recommandations de leurs imams. A voir le taux de fréquentation des mosquées, celui des départs pour la Omra et le Hadj, à voir les signes ostentatoires religieux tant chez les hommes que chez les femmes, il est difficile de croire que ces mêmes personnes puissent se comporter de manière opposée aux préceptes de l´Islam. La responsabilité incombe d´abord et avant tout aux imams. Celles de l´école et de la famille n´interviennent qu´après. La meilleure réponse à faire au MSP, qui veut des prêches politiques devrait venir du ministère des Affaires religieuses qui tarde à instruire les imams du rôle éminemment pédagogique qui leur incombe. Au lieu d´assurer la carrière des hommes politiques.