Pour le sixième dimanche successif, les délégués de la Cadc n'ont pas failli au rituel rassemblement devant le tribunal de Tizi Ouzou pour exiger «la libération immédiate et inconditionnelle» des détenus du mouvement citoyen. Ainsi, les mêmes délégués, scandant les mêmes slogans hostiles au pouvoir et à la justice, ont battu le pavé, pendant deux heures, devant l'oeil indifférent des policiers rompus à ce genre de manifestations de rue. Le sit-in levé, les présents se sont dispersés dans le calme en début d'après-midi. Même insignifiant, ce rassemblement, banalisé par la force des choses, est venu rappeler à juste titre que la mobilisation en faveur des détenus croupissant à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou (neuf au total) est toujours de mise auprès de leurs pairs. Une mobilisation que le mouvement citoyen compte fructifier le 10 décembre prochain, lors du rassemblement devant la représentation onusienne à Hydra. Une action, rappelons-le, qui a été décidée à l'issue du conclave de l'interwilayas à Tizi Ouzou. Sur un autre volet, la rumeur faisant état d'un éventuel dialogue entre les ârchs et des représentants du pouvoir est de plus en plus récurrente ces derniers jours à Tizi Ouzou. Même si cette thèse semble écartée, sachant que les délégués considèrent que la plate-forme d'El-Kseur est cadenassée par le fameux additif: «scellée et non négociable» décidé le 30 octobre 2001 à Larbaâ Nath-Irathen, il reste, au demeurant, que la guerre d'usure menée par le pouvoir commence à entamer la détermination des ârchs. L'entêtement du mouvement, la désaffection et la lassitude de la rue ainsi que l'absence de perspectives efficientes sont surtout des facteurs jouant à la défaveur du mouvement en cette conjoncture cruciale. Les récentes déclarations de Ali Gherbi sont décodées par les observateurs comme un appel du pied au dialogue, seule alternative au dénouement de la crise de Kabylie.