Aujourd´hui s´ouvre le Séminaire international sur la gestion immobilière. Une telle rencontre a comme premier mérite d´être la première du genre depuis l´Indépendance. L´autre mérite est qu´elle aura à se pencher sur le grave problème de la cohabitation en général et de la maintenance en particulier, dont souffre le logement, tous types confondus, dans notre pays. Jusque-là, les politiques de l´habitat qui se sont succédé ont fait de la construction une finalité. Ce qui a conduit le parc immobilier national à l´état lamentable dans lequel il se trouve. La dépréciation est on ne peut plus rapide. S´ensuit alors la dégradation, avant la menace de ruine purement et simplement. Toutes ces étapes sont franchies dans un laps de temps relativement court. Les dégâts sont énormes pour le Trésor public et pour les citoyens. Personne n´y gagne. Alors qu´il suffit de peu de choses. D´un peu d´organisation. De discipline. De sanctions quand il le faut. Très peu de choses pour éviter le grand gâchis dans lequel se débat le logement collectif. On pourrait comprendre, si l´on ose dire, que le logement public locatif soit le plus exposé à la dégradation, mais comment expliquer l´attitude des copropriétaires qui ne réagissent pas devant la dévaluation de leurs biens? La gestion immobilière n´est ni plus ni moins que la prise en charge des parties communes, dont l´intégration dans la valeur du logement est incontestable. Ce qui veut dire qu´aucun copropriétaire ne peut être accusé de vouloir lui-même porter atteinte à ses propres intérêts. Il subit, à son corps défendant, la désorganisation qu´il vit au fil du temps comme une fatalité. Le ministère de l´Habitat, qui a donc décidé de prendre le problème à bras-le-corps, sait que la solution existe. Sachant que 80% du parc immobilier national est privé, il suffit de trouver les réceptacles et les mécanismes à même de favoriser une coopération qui n´attend que d´être sollicitée. Bien sûr, dans un cadre organisé. Si le ministère de l´Habitat réussit à répondre aux attentes du privé, la partie est gagnée. Les 20% restants relevant du secteur public locatif seront alors solubles dans la masse. Il est clair que ce n´est là qu´un schéma de la problématique qu´auront à aborder les différents ateliers du séminaire. Comme il est clair qu´une meilleure gestion immobilière permettra de ne plus fausser les nouveaux programmes de logements en les détournant de leur véritable objectif, qui est de répondre au développement démographique. Sans compter qu´on ne peut parler de gestion de la ville avant d´avoir maîtrisé celle de la cité. De l´immeuble. De tout ce qui la compose. Que dire aussi de la citoyenneté qui prend naissance dans la manière de bien cohabiter. Les attentes d´un tel séminaire sont à la dimension des grands enjeux du pays. Même si cela ne saute pas aux yeux, de prime abord.